Depuis que la pandémie de Covid-19 a éclaté à la toute fin de l’année 2019, les effets de la maladie ont été largement documentés par des tas d’études menées par des laboratoires aux quatre coins du monde. Parmi ces symptômes, on trouve notamment des troubles cognitifs qui surviennent majoritairement dans les cas les plus sévères. En s’y intéressant de plus près, une équipe de chercheurs a déterminé que ces dégâts cognitifs pourraient être bien plus importants que prévu.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs du prestigieux Imperial College de Londres ont mené une vaste étude qui s’intéressait tout particulièrement aux patients atteints d’une forme qualifiée de “sévère”. Ceux-ci présentaient tous un faisceau de symptômes aigus, notamment au niveau respiratoire. Certains d’entre eux ont par exemple dû être placés sous assistance respiratoire au cours du protocole.
Une étude aussi rigoureuse que préoccupante
Au total, ces travaux ont porté sur un total de 506 patients, dont 46 atteints de formes sévères. Les 460 autres servaient de groupe de contrôle. L’ensemble a ensuite été comparé aux résultats de plus de 66.000 patients pour confirmer la solidité des résultats. Il s’agit donc de travaux très bien documentés, qui font partie des plus rigoureux sur la question de l’impact cognitif du Covid-19. Et malheureusement, leurs conclusions sont assez préoccupantes.
En comparant statistiquement l’évolution de leurs capacités cognitives au fil de la maladie grâce à la plateforme Cognitron, les chercheurs ont constaté une tendance nette après six mois. Passé ce délai, les 46 patients atteints d’une forme sévère avaient tous subi un impact cognitif équivalent à 20 ans de vieillissement cérébral (entre 50 et 70 ans).
Les chercheurs affirment que cela correspond à une perte d’environ 10 points de QI. Cette métrique en particulier reste évidemment discutable. Mais cette analyse se vérifie aussi avec des paramètres beaucoup plus concrets. Dans l’ensemble, les patients concernés présentaient, entre autres, un temps de réaction plus lent et une perte de précision globale.
Le communiqué des chercheurs explique aussi que les survivants des formes sévères ont obtenu des scores particulièrement inquiétants dans des tâches comme le “raisonnement analogique verbal”. En pratique, cela signifie qu’ils avaient plus de difficultés à trouver leurs mots.
“L’empreinte cognitive” du Covid-19 persiste sur le long terme
Autre élément important de ces travaux : le grand nombre de patients inclus dans cette étude a permis d’isoler statistiquement les effets neurologiques du Covid-19. Les chercheurs ont repéré un ensemble de motifs qui montrent clairement qu’il s’agit d’une conséquence de cette maladie, et non pas des simples effets du vieillissement ou d’un début d’Alzheimer par exemple.
“Les problèmes cognitifs sont communs à de nombreux troubles neurologiques, comme la démence, et même le vieillissement normal. Mais les motifs que nous avons repérés – “l’empreinte digitale” cognitive du Covid-19 étaient distincts de tous ces cas”, explique David Menon, professeur à Cambridge et auteur référent de l’étude.
Enfin, et c’est bien là le plus inquiétant, les chercheurs n’ont pas réussi à déterminer dans quelle mesure ces dégâts cognitifs étaient réversibles, même près d’un an après l’infection. “Nous avons suivi des patients jusqu’à dix mois après leur infection sévère”, explique Menon. “Nous avons constaté une amélioration très lente, qui n’était pas statistiquement significative”, indique-t-il.
Cette observation a au moins le mérite de montrer que la maladie évolue généralement “dans la bonne direction”. Mais de l’aveu même du chercheur, “il est tout à fait possible que certains de ses individus ne récupèrent jamais totalement”.
Un problème de santé publique discret, mais lourd de conséquences
La cause exacte de ces dégâts, en revanche, n’est toujours pas claire. Dans leur communiqué, les chercheurs expliquent qu’ils résultent vraisemblablement d’une combinaison de facteurs. Ils citent ainsi pêle-mêle “l’approvisionnement inadéquat du cerveau en oxygène, le blocage de petits vaisseaux sanguins par coagulation, les microsaignements”, et “la réponse inflammatoire du système immunitaire”.
Pour les chercheurs il y a donc “urgence à étudier ce qui peut être fait pour aider ces personnes”. Et il est difficile de les contredire. Car même si les conséquences de la pandémie ne sont plus aussi perceptibles aujourd’hui, il y a tout de même des dizaines de milliers de patients qui ont souffert de formes aiguës du Covid-19 depuis le début de la pandémie.
Autant de personnes qui, d’après ces travaux, pourraient toutes souffrir de troubles cognitifs sur le long terme. Mais pour espérer y remédier, il faudra déjà déterminer leur origine physiologique exacte. Une entreprise qui s’annonce déjà excessivement compliquée. En tout cas, une chose est sûre : nous n’avons pas fini d’entendre parler de cette satanée pandémie.
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Ok super, j’ai vachement peur et je vais me faire ma 10ième dose demain, c’est promis !
Petite question: Existe t-il une étude ultra méga giga rigoureuse pour nous dire combien de points de Qi on perd en lisant vos articles ?
Toi t’as eu un covid TRES sévère on dirait ;p
On gagne autant de point de QI en lisant cette article qu’on en perd en te répondant.
Bilan de ces 5 dernière minutes: 0 point
Merci
@azaza L’information importante:
On ne sait pas d’où cela peu provenir. Par contre on sait aussi que le virus tout comme les injection produisent de la spike.
Si jamais ce vieillissement vient de la, vous pouvez toujours courir pour avoir l’info 🙂
Je m’en doutais, c’est ce qui est arrivée à une cliente régulière. Pendant plus d’un an, elle était devenue très lente niveau réflexion, l’air perdue, incapable de lire ou de parler correctement. Elle s’en est un peu remise depuis mais elle n’a pas la pêche d’antant.
@Lucio…effectivement, il faut un certain QI pour savoir que le mot “article” est masculin
Déjà début 2021 il y avait une étude britannique qui évaluait le QI moyen d’échantillons de personnes qui avaient été infectées ou pas par la Covid et ils avaient noté un écart de quelques points.
Dans mon entourage je connais assurément une personne qui a développé une fatigue chronique et une autre de l’asthme suite à l’infection. Avec le temps nous en apprendrons davantage sur ce virus et ses conséquences.