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Selon Elon Musk, Neuralink pourrait soigner les acouphènes d’ici 5 ans

Elon Musk considère que sa puce cérébrale Neuralink pourrait soigner les acouphènes d’ici cinq ans. Mais est-ce bien prudent ?

Neuralink, l’interface cerveau-machine produite par l’entreprise éponyme d’Elon Musk, promet déjà de révolutionner les neurosciences à bien des niveaux. Mais en attendant que cette technologie soit suffisamment mature pour s’attaquer aux exploits médicaux annoncés, la firme espère bien commencer par résoudre des problèmes relativement bénins, mais handicapants au quotidien. Musk estime par exemple que sa puce pourrait débarrasser son porteur des acouphènes d’ici 5 ans.

C’est en tout cas ce qu’a affirmé sur son terrain de jeu préféré, à savoir Twitter, en réponse à un internaute qui l’a interpellé sur cette question. “Y a-t-il un quelconque espoir de soigner les acouphènes ?”, a demandé JamesWLaw.

Absolument”, a immédiatement affirmé le milliardaire avant de préciser son propos avec des éléments chiffrés. “Nous pourrions en être à moins de 5 ans, dans la mesure où la version actuelle de Neuralink est un appareil de lecture et d’écriture généralisé avec environ 1000 électrodes, et en faut probablement beaucoup moins de 1000 dans le cas des acouphènes” assure-t-il avant de rappeler que “les futures générations de Neuralinks augmenteront le nombre d’électrodes par plusieurs ordres de grandeur”.

Les interfaces cerveau-machine, une technologie révolutionnaire

Pour rappel, Neuralink est une interface cerveau machine, c’est-à-dire un implant cérébral connecté directement à la couche extérieure du cerveau. Il doit permettre à son propriétaire de réaliser différentes tâches à la seule force de la pensée en traitant les signaux d’entrée et de sortie qui lui parviennent.

C’est un cochon qui avait eu l’honneur d’être le premier cobaye. Lors d’une preuve de concept remarquable, Neuralink avait aussi permis à un singe de jouer au jeu vidéo Pong à la seule force de son cerveau.

A terme, Elon Musk espère que l’implant produit par ses équipes permettra de soigner tout un tas de conditions très handicapantes. Il espère ainsi que des aveugles pourront retrouver la vue, que des paraplégiques récupéreront l’usage de leurs membres, et ainsi de suite…

Reste désormais à ouvrir la boîte de Pandore – ou plutôt le crâne d’une personne humaine en chair et en os pour y implanter cette puce à l’aide d’un drôle de robot-chirurgien aux airs de machine à coudre, très précis et peu invasif. Un tournant majeur que la firme se devra de négocier avec patience et prudence, deux mots qui ne font pas partie du vocabulaire traditionnel d’Elon Musk.

Il l’a encore prouvé en annonçant qu’un traitement pour les acouphènes pourrait être disponible d’ici 5 ans. Pour rappel, il s’agit d’une pathologie très commune qui génère des bruits parasites, comme des sifflements aigus, que les patients entendent sans qu’ils aient été émis par une source externe. Ils sont liés à des dégâts du nerf qui connecte l’oreille interne au cerveau, le nerf vestibulocochléaire.

Même si le mécanisme en lui-même est bien connu, les cliniciens se cassent les dents sur ce problème depuis des lustres; les seules solutions actuelles relèvent plutôt du cache-misère, puisqu’elles consistent majoritairement à masquer ce son parasite.

Cinq ans, vraiment ?

Mais la grande majorité des spécialistes s’accordent à dire que des interfaces cerveau-machines comme Neuralink ont toutes les clés en main pour gérer une myriade de problèmes neurologiques. Les bases scientifiques sont en tout cas solides, et on peut raisonnablement affirmer que ce n’est qu’une question de temps avant d’arriver à cette échéance.

Le timing annoncé est donc plus litigieux. Musk aime aller vite, et il ne s’en est jamais caché; il faut admettre que ce goût prononcé pour le progrès rapide a grandement participé aux progrès fulgurants de SpaceX, Tesla ou encore Starlink… mais les enjeux sont très différents dans le cas de Neuralink.

En effet, cette précipitation était compréhensible dans les cas cités ci-dessus; après tout, les seules choses qui souffrent lorsqu’une fusée s’écrase, c’est le matériel et le cours de l’action SpaceX. Mais nous parlons ici de neurosciences et plus largement de médecine, une discipline où le principe de précaution reste une priorité absolue – un élément dont Musk a souvent fait abstraction dès qu’il en a eu l’occasion en poussant ses équipes à produire des résultats rapides.

La FDA veille au grain

Ses puces vont donc devoir attendre le feu vert de la FDA, le régulateur fédéral américain qui gère une partie des les problématiques de santé publique. Cette dernière considère Neuralink comme un appareil médical de classe III. Un terme qui désigne des appareils qui impliquent des risques considérables, et qui doivent donc s’astreindre à un protocole de certification très exigeant.

Obtenir l’aval de la FDA ne sera donc pas chose aisée. Le régulateur devra notamment certifier que les bénéfices thérapeutiques sont indiscutables. Il devra aussi documenter méticuleusement la moindre trace d’effets secondaires éventuels.

Elle devra se prononcer sur la sûreté du protocole d’implantation, mais aussi sur la procédure d’extraction qui pourrait potentiellement causer des infections cérébrales absolument dévastatrices. Enfin, elle devra statuer sur la réparabilité de l’engin.

Cette démarche est indispensable pour pouvoir passer à la phase suivante, à savoir la mise en place d’un vrai protocole d’essai clinique en bonne et due forme et à grande échelle. Or, l’enquête de la FDA pourrait facilement traîner en longueur, en particulier si elle émet des réserves sur des aspects importants de cette technologie.

Si Elon Musk a donc toutes les raisons d’être confiant quant à l’avenir Neuralink, il convient cependant de modérer ses attentes et de prendre tous les délais annoncés avec des pincettes. Ce n’est pas demain la veille que ces implants se démocratiseront… et c’est probablement une bonne chose que la FDA tempère les ardeurs de Musk, connaissant les risques associés.

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4 commentaires
  1. Au moins ce qui est rassurant c’est que ce n’est pas un cube qui nous assimiler de force a un collectif. Malheureusement perdre mon indépendance au profit d’une raclure megaloman c’est probablement pire

  2. Selon Elon Musk, les voitures autonomes sont un problèmes résolu depuis 2015 et il y aura un million de robotaxis sur les routes d’ici fin 2020.
    Selon Elon Musk, Neuralink permettra aux aveugles de voir et aux paralysés de reprendre contrôle de leur corps.
    Selon Elon Musk le COVID disparaîtra d’ici avril 2020.

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