L’annonce de la puce M1 a provoqué un véritable tremblement de terre sur le marché des microprocesseurs. Après des années à faire des Mac comme des PC, Apple a probablement amorcé sa plus grande « révolution » depuis la présentation de l’iPhone. La concurrence a dû s’adapter et les regards se sont très vite tournés vers Qualcomm. Spécialiste des puces pour les smartphones avec ses Snapdragon, la firme de San Diego cherche aussi à se faire une place dans les PC portables. Face aux sorties successives des puces M1, M1 Pro et M1 Max, Qualcomm s’est mis en tête de venir concurrencer Apple sur le terrain des PC portables pour le grand public. Après de premières tentatives aux résultats contrastés, la firme comptait sur le marché de Nuvia et le développement de cœurs personnalisés pour s’imposer.
Cristiano Amon, le CEO de Qualcomm, promettait de revenir rapidement dans la course. En novembre 2021, le fondeur évoquait neuf mois de travail avant de proposer des processeurs Nuvia capables de concurrences des puces de la série M d’Apple. Les projections tablaient sur l’arrivée d’exemplaires de test de la puce en 2022, pour une sortie en 2023. Finalement, Qualcomm serait légèrement en retard sur son calendrier, comme l’a confié le patron de Qualcomm durant la présentation des derniers résultats de l’entreprise. Il explique que le développement est « en bonne voie » et que Qualcomm prévoit de livrer les processeurs dans les machines « fin 2023 ». Cristiano Amon ajoute que Qualcomm utilise le processeur conçu par Nuvia, car l’entreprise vise « de hautes performances » avec sa puce. Rappelons que la star-up Nuvia a été fondée par des anciens d’Apple, avant d’être rachetée par la firme à l’origine des Snapdragon pour 1,4 milliard de dollars.
Apple poursuit sa route
Qualcomm devrait donc attendre 2023 pour un lancement commercial. L’entreprise, qui espérait rivaliser avec l’Apple M1 lancé en 2020, devra probablement revoir sa stratégie pour concurrencer la marque à la pomme. Cette dernière progresse et vient de dévoiler l’ultime déclinaison de sa puce M1 avec la M1 Ultra. Apple devrait bientôt entrer dans un nouveau cycle ; celui de la puce M2 qui devrait débuter dès cette année.
Un nouveau tournant pour le géant de Cupertino qui cherche à (re)prendra son indépendance sur l’aspect matériel. Déjà omniprésent sur le logiciel, Apple a abandonné les processeurs pour ses puces Silicon et prévoit, aussi, de proposer ses propres modems. De nombreux indicateurs montrent que le groupe californien travaille sur sa propre puce réseau pour ses différents produits. L’iPhone, l’iPad, l’Apple Watch et éventuellement les Mac ou lunettes connectées seraient ciblés. La société devra toutefois convaincre sur ce terrain et démontrer qu’elle peut se passer des solutions de Qualcomm. Les deux sociétés ont longtemps bataillé avant de signer un accord réglant leurs différends.
Cet accord prévoit notamment que Qualcomm fournit des modems 5G à Apple pour ses iPhone et appareils connectés. Une décision obligatoire pour permettre à Apple de rester à la course, mais qui n’empêche pas Cupertino de songer à la suite depuis le rachat des activités de modems d’Intel en 2019.
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