Que s’est-il passé sur les comptes du géant chinois Xiaomi ? L’agence indienne d’enquête sur la criminalité financière, qui lutte notamment contre le blanchiment d’argent, a annoncé avoir saisi 725 millions de dollars sur les comptes bancaires locaux de Xiaomi. Le spécialiste chinois des smartphones est accusé par l’Inde d’avoir envoyé illégalement de l’argent à l’étranger, sous couvert de paiement de redevances. Un coup dur pour Xiaomi qui domine le marché indien du smartphone ; en plus de progresser aux quatre coins du monde.
Cette agence indienne avait lancé en février une enquête et s’est fendue d’un communiqué pour évoquer cette affaire. « Des montants énormes au nom de royalties ont été versés sur demande des entités de la maison mère chinoise », indique l’agence dans un communiqué. Des accusations lourdes que la branche indienne de Xiaomi dément, expliquant que ces opérations étaient « fermement conformes aux lois et réglementations locales ». Dans un message publié sur Twitter, Xiaomi India ajoute : « Nous nous engageons à travailler en étroite collaboration avec les autorités gouvernementales pour clarifier tout malentendu ».
https://twitter.com/XiaomiIndia/status/1520420788418998273
L’ancien directeur de Xiaomi India a déjà été convoqué pour être interrogé au sujet de cette affaire. La firme chinoise est d’ailleurs dans le viseur de l’agence indienne depuis de nombreux mois. Son bureau indien a été perquisitionné en décembre, dans le cadre d’une autre affaire sur des allégations d’évasion fiscale. Xiaomi n’est d’ailleurs pas la seule société à intéresser l’Inde qui se penche aussi sur le cas d’autres fabricants chinois de smartphones, dont Huawei. La firme à l’origine du Mate Xs 2 a vu ses bureaux indiens être perquisitionnés en décembre. Un problème de plus pour une société déjà contrariée par les sanctions américaines.
Des tensions entre Pékin et New Delhi
Ces affaires ne sont pas étrangères au regain de tensions entre l’Inde et la Chine. Les deux pays les plus peuplés du monde entretiennent des relations tendues depuis quelques mois. L’AFP rapporte d’ailleurs que le « sentiment antichinois s’est accru en Inde depuis 2020 » ; malgré le fait que la Chine reste un partenaire économique important. Symbole de ces tensions croissantes, des centaines d’applications mobiles chinoises font l’objet d’une interdiction en Inde. L’incontournable TikTok fait partie de cette liste et le gouvernement indien évoque une nécessité de se prémunir contre les menaces pesant sur la souveraineté du pays.
Ces mesures donnent le champ libre à d’autres applications ; comme Roposo qui s’impose comme un équivalent indien du réseau social chinois TikTok.
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