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Après trois ans de repos, le LHC fête déjà son réveil avec un nouveau record

Au CERN, les équipes en charge du LHC trépignaient d’impatience en attendant la remise en service de leur machine préférée, et celle-ci le leur a bien rendu.

Décidément, le LHC est reparti sur les chapeaux de roues ! Alors qu’il vient tout juste de sortir de sa torpeur, le célèbre accélérateur de particules du CERN s’est illustré en ajoutant un nouveau record à son tableau de chasse impressionnant; à peine réveillé, il s’est adjugé le record du flux de protons le plus énergétique jamais produit par des humains. Et le tout au saut du lit !

En effet, l’installation sort d’une période d’hibernation de trois ans (voir notre article). Un délai qui a permis au CERN de muscler significativement l’engin. “Le LHC en lui-même a fait l’objet d’un vaste programme de consolidation et va désormais opérer à une énergie encore supérieure”, explique l’institution dans un communiqué.

Les ingénieurs ont aussi appliqué des “améliorations majeures” au complexe d’injection, l’élément qui permet de catapulter les particules dans un tunnel de 27 km de long où ils peuvent accélérer avant la collision. Pour les troupes du CERN, cela représente la promesse d’obtenir davantage de données essentielles à la compréhension de la physique des particules.

6,8 TeV au compteur, record battu

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’engin ne s’est pas fait prier pour montrer l’étendue de ses capacités. Dans un communiqué, les équipes de l’institution de recherche basée à Genève ont annoncé que l’énergie des premiers flux de particules produits a été estimée à 6,8 TeV, (soit 6,8 mille milliards d’électrons-volts par faisceau) !

Un chiffre dantesque, et surtout significativement supérieur aux 6,5 TeV mesurés en 2015; il s’agit donc d’un nouveau record en la matière. Forcément, les chercheurs et ingénieurs se sont réjouis sans réserve de cette mesure très impressionnante. “Bien sûr, c’est un grand jour pour nous”, explique Jörg Wenniger, coordinateur principal du LHC et de l’équipe chargée des faisceaux.

Un progrès qui laisse songeur sur son potentiel. Et il y a de quoi être enthousiaste, sachant que ce record ne constitue qu’une petite entrée en matière. En effet, ces mesures s’inscrivent dans le processus de validation des instruments. Une fois que les ingénieurs et physiciens du CERN se seront assurés que chacun des millions d’éléments qui composent le LHC fonctionnent comme prévu, ils pourront alors entrer dans le vif du sujet.

Dans le LHC, les physiciens font entrer des particules en collision à très grande vitesse. L’impact génère un véritable feu d’artifice de particules subatomiques que les chercheurs étudient pour comprendre les interactions de la matière à l’échelle la plus fondamentale. © CERN

Un troisième cycle qui démarre sous les meilleurs auspices

Le LHC attaquera alors officiellement son troisième cycle de fonctionnement. Il va durer quatre années pendant lesquelles le LHC multipliera les expériences à la pointe de la physique des particules. Sur cette période, les deux détecteurs du LHC (ATLAS et le CMS) pourront ainsi observer plus de collisions que sur l’intégralité des deux premiers cycles cumulés.

Cela permettra aux physiciens de se pencher encore plus précisément sur les nuages surchauffés de particules subatomiques produits lors de ces collisions, et par extension, de comprendre les interactions de la matière au niveau le plus fondamental. Une perspective d’autant plus enthousiasmante qu’il s’agit souvent de phénomènes encore très mystérieux… voire encore totalement inconnus. C’est en tout cas ce qu’expliquait l’Université de Boston à l’annonce de la remise en service (voir notre article).

Lors d’une collision, on voit émerger des particules fondamentalement différentes qui n’ont apparemment rien à voir avec les objets de base. C’est comme si on voyait émerger une chaise et un évier d’une collision entre deux voitures“, détaillait  l’institution. Il n’y a donc plus qu’à patienter en attendant que ce bijou de technologie produise de nouveaux résultats aux implications fascinantes, notamment en ce qui concerne la recherche de la fameuse “Théorie du Tout” dont rêvait Einstein (voir notre article).

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