Netflix est dans la panade après l’annonce de ses résultats financiers du dernier trimestre. La plateforme SVOD, toujours leader du secteur, accuse une perte de 200 000 abonnés à travers le monde. Pour la première fois depuis dix ans, la croissance du N rouge semble drastiquement ralentie.
La situation s’explique principalement par le boycott de la Russie, qui représente un marché de plus de 700 000 utilisateurs. Mais au Canada et aux États-Unis, aussi, certains utilisateurs semblent avoir aussi décidé de tout bonnement de quitter le navire. Netflix s’attend ainsi à perdre environ 2,5 millions d’abonnés au prochain trimestre. L’entreprise a néanmoins tenu à rassurer ses actionnaires, sa croissance devrait reprendre d’ici la fin de l’année.
Mais qui dit perte de vitesse, dit retombées économiques. Les bénéfices de Netflix ont largement été réduits au début de cette année 2022, des coupes budgétaires sont donc à prévoir. C’est le secteur de l’animation qui sera le premier à en faire les frais selon The Wrap.
L’animation n’est pas une priorité pour Netflix
Selon les informations du média américain, Netflix aurait commencé à revoir ses plans du côté de l’animation. Le directeur créatif du développement de l’animation originale chez Netflix aurait ainsi été remercié la semaine dernière, avec plusieurs membres de son équipe.
Cela affecte aussi évidemment certains projets en développement, et notamment deux séries particulièrement attendues. Bone, adaptée des comics de Jeff Smith, pourrait ne jamais voir le jour. Pour rappel, les ouvrages suivent les aventures de Fone Bone et ses cousins Phoney et Smiley qui s’enfuient de Boneville à la suite de plusieurs malversations de Phoney. Ils se retrouvent alors propulsés dans une vallée peuplée d’humains, de rats-garou et de dragons. Leur arrivée déclenche une guerre entre les forces du Mal et du Bien.
Chez Roald Dahl’s, écrivain derrière Charlie et la Chocolaterie, il y a aussi du changement. L’adaptation sérielle de The Twits ne serait plus d’actualité. Le projet devrait prendre une forme différente et exister grâce à un long-métrage. Enfin, la série inspirée de Toil and Trouble de Kelly Matthews, par Lauren Faust, est la dernière production à être impactée par ces annulations.
L’accueil critique n’est pas un marqueur de succès pour Netflix
The OA, Cowboy Bebop… On ne compte plus les séries arrêtées en plein vol par le N rouge. Parfois, ces annulations font sens notamment lorsque les spectateurs et la presse n’ont pas été tendres. C’était le cas pour Cowboy Bebop ou encore Jupiter’s Legacy. Mais des créatifs et réalisateurs qui ont travaillé avec Netflix dénoncent les méthodes de la firme lorsqu’il s’agit de renouveler ou non des séries.
Elizabeth Ito, qui a œuvré sur la série animée La Cité des Fantômes, expliquait récemment que la plateforme construisait son argumentaire sur des “données mises en scène” pour faire valoir son point de vue.
Le protocole marketing de la firme est tout aussi frustrant pour les créateurs, qui doivent souvent se contenter d’un seul petit mois de promotion avant la sortie de leur film ou série. Une fenêtre très réduite, qui ne permet pas un battage médiatique suffisant pour les productions plus discrètes.
Reste à voir si la division animation connaîtra d’autres déconvenues au fil de l’année. Netflix semble avoir changé sa stratégie créative, préférant désormais se concentrer essentiellement sur les attentes du public. Comme le note IGN, le mantra de Netflix a récemment été remplacé. À la place de “Nous voulons être la maison de l’émission préférée de tout le monde”, le co-PDG de l’entreprise avait récemment déclaré “vouloir faire ce que le public veut voir”.
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