Dans quelques jours à peine, les Françaises et les Français choisiront qui d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen dirigera le pays pour les cinq années à venir. Après s’être intéressés aux positions des deux candidats finalistes sur les GAFAM, mais aussi sur l’avenir du bitcoin, on fait le point sur leur programme écologique à l’occasion de la journée mondiale de la Terre. Sans surprise, ce n’est pas le sujet qui domine, d’un côté comme de l’autre. Pour y voir un peu plus clair, l’application Greenly a publié cette semaine un tableau récapitulatif des projets écologiques des deux candidats.
Marine Le Pen mise sur le tout nucléaire
La candidate du Rassemblement national a eu beau clamer qu’elle n’était pas climatosceptique pendant son débat avec Emmanuel Macron, son approche de l’écologie reste timide, voire carrément réticente. Pour la candidate, il est nécessaire de recentrer nos efforts sur le tout nucléaire (et l’hydroélectrique, dans une moindre mesure), afin de rendre possible une souveraineté énergétique française. La femme politique a toujours été opposée aux énergies renouvelables éoliennes, et prévoit si elle est élue, de progressivement démanteler les parcs existants, tout en mettant fin aux subventions liées à ces filières.
Malgré le rapport alarmant du GIEC ces dernières semaines, Marine Le Pen estime que la transition énergétique doit être progressive, bien au-delà du cap 2035 fixé par l’Europe. Elle souhaite ainsi renouveler les subventions liées au remplacement des chaudières aux énergies fossiles, mais aussi investir dans l’hydrogène. Côté agriculture, elle prévoit — sans surprise — de ne pas toucher à la chasse, mais veut revaloriser la production locale française, en instaurant un “patriotisme économique”.
Emmanuel Macron veut des éoliennes en mer
De son côté, Emmanuel Macron adopte une approche radicalement différente. Si le dernier quinquennat n’a pas vraiment été l’occasion de constater son engagement en matière d’écologie, le candidat-président souhaite développer la construction de parcs éoliens en mer, à raison de 50 d’ici 2050. S’il n’est pas prêt à abandonner le nucléaire, il prévoit de miser aussi sur les énergies renouvelables, notamment en multipliant par 10 notre puissance énergétique solaire, et en investissant dans l’hydrogène propre, et en encourageant l’achat de véhicules électriques.
L’homme politique promet aussi quelques mesures annexes, comme la plantation de 140 millions d’arbres, la dépollution des anciennes décharges, ou encore la réduction des exportations de déchets. Objectif : réduire notre consommation énergétique tout en développant des filières industrielles françaises de recyclage. Une taxe carbone européenne pourrait également être mise en place pour éviter la concurrence déloyale des pays hors UE.
Malgré deux approches radicalement opposées sur la question écologique, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’accordent au moins sur un point : l’écologie n’est pas une priorité absolue, et elle ne doit pas primer sur la compétitivité et l’économie. Reste à voir ce que les urnes décideront, alors que 91% des Françaises et des Français se disent inquiets au sujet du réchauffement climatique, rapporte aujourd’hui un sondage Poll & Roll pour Goodvest.
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