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Présidentielles 2022 : comment Emmanuel Macron et Marine Le Pen veulent s’imposer face aux GAFAM ?

Face aux GAFAM, Emmanuel Macron et Marine Le Pen savent qu’il faudra faire preuve de fermeté lors du prochain quinquennat. On fait le point sur leur programme numérique.

Plus que quelques jours avant l’élection présidentielle, qui déterminera qui d’Emmanuel Macron ou Marine Le Pen dirigera la France pour les cinq années à venir. Après s’être intéressés aux positions des deux candidats finalistes sur l’épineux sujet de la cryptomonnaie, on s’intéresse aujourd’hui aux GAFAM, ces géants du web qui règnent en maître sur l’Internet mondial et nos données personnelles. Pendant le débat d’entre deux tours qui avait lieu hier soir, chacun a pu exprimer sur l’avenir de Google, Facebook et consort en France. On fait le point.

Marine Le Pen veut en finir avec les zones blanches

Depuis des années déjà, le Rassemblement national est un fervent opposant à l’hégémonie des GAFAM américains, et rêve d’un web souverain français (ou à minima européen). Hier soir, la candidate a réaffirmé son idée, en indiquant que la France était en capacité “depuis des années” de créer un Google français capable de rivaliser avec les géants américains et chinois. Habituellement hostile à l’Union européenne, elle a cependant reconnu que l’UE avait son rôle à jouer dans la création du web souverain, notamment pour contrer “l’ubérisation de l’économie” héritée du modèle américain.

Plus important encore que la création d’un Google français, le Rassemblement national veut surtout mettre un point d’honneur à assurer une couverture numérique parfaite sur l’ensemble du territoire. La candidate a ainsi rappelé sa “première priorité” à ce sujet, à savoir concentrer ses efforts sur les zones rurales pour déployer le haut débit partout, et développer notamment la télémédecine.

Emmanuel Macron veut un web européen sécuritaire

De son côté, Emmanuel Macron a d’abord tenu à dresser un bilan positif de son quinquennat, en saluant notamment le rôle de la startup française Doctolib dans la gestion de la pandémie de covdi-19 et la campagne vaccinale. Contrairement à Marine Le Pen, le candidat-président mise de son côté sur un marché unique du numérique européen, basé sur les principes édictés par le RGPD. Selon lui, l’UE est la seule capable de faire face aux GAFAM pour protéger ses citoyens face aux risques du numérique.

Convaincu lui aussi du potentiel d’innovation de l’Europe face aux grandes puissances chinoises et américaines, Emmanuel Macron mise sur un plan “Europe 2030 pour booster l’attraction du vieux continent. Parallèlement, le candidat a réaffirmé son objectif de “réguler la compétitivité“, en imposant un impôt minimal de 15% du chiffre d’affaires pour toutes les grandes entreprises étrangères qui font profit en France, et plus généralement en Europe.

Dans un discours précédent, Macron a aussi envisagé le “démantèlement” des GAFAM. Derrière cette phrase aux airs de punchline bien préparée, l’homme politique sait que se passer de Facebook, Google ou Microsoft est aujourd’hui inenvisageable. Il a cependant temporisé son discours en insistant sur la nécessité de se “réarmer” face aux risques, aussi bien liés aux géants du web que ceux liés à la cybercriminalité grandissante. En plus d’une régulation plus ferme des GAFAM, il prévoit ainsi d’embaucher 1 500 “cyberpatrouilleurs” pour faire face aux menaces cyber.

Tandis que Marine Le Pen veut concentrer ses efforts sur la couverture numérique française, Emmanuel Macron veut s’attaquer aux menaces cyber, et encadrer plus fermement les actions des GAFAM. D’un côté comme de l’autre, les candidats finalistes savent qu’ils ne pourront pas avancer sans le soutien de l’Union européenne.

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