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Les États-Unis s’engagent à arrêter les tests de missiles antisatellites

Les États-Unis ne veulent plus être mis dans la même situation qu’à l’automne dernier, lorsqu’un test russe aurait pu mettre l’ISS en danger.

Les satellites artificiels jouent déjà de nombreux rôles indispensables au fonctionnement de notre civilisation telle qu’on la connaît; les exemples sont déjà tellement nombreux qu’il serait inutile d’espérer en dresser une liste exhaustive. Et pourtant, avec les progrès du secteur qui sont toujours plus rapides, leur rôle va devenir encore plus important – en particulier du côté militaire. Certains estiment donc qu’il est important de poser des garde-fous; les États-Unis viennent de faire un pas dans ce sens en annonçant l’arrêt de certaines armes antisatellite.

C’est la Vice-Présidente Kamala Harris qui s’est chargée de cette annonce lundi en Californie. Dans un communiqué repéré par Gizmodo, elle a déclaré que l’Oncle Sam ne procéderait plus à aucun test de missile antisatellite, plus connus sous le nom d’ASAT. Le principe est on ne peut plus clair; comme son nom l’indique, il s’agit tout simplement d’un projectile conçu pour oblitérer un satellite en un clin d’œil.

Une réaction à un dangereux test russe

À l’heure actuelle, seuls quatre pays ont déjà procédé à des tests de ce genre : les États-Unis, mais aussi l’Inde, la Chine et la Russie. Cette décision du premier est d’ailleurs une réaction directe aux agissements du dernier.

En effet, à l’automne dernier, la Russie a justement conduit l’un de ces ASATs en pulvérisant un de ses vieux satellites. Mais Roscosmos a apparemment procédé à ce test sans en avertir ses partenaires au préalable, ce qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Cette démonstration a produit un nuage de débris meurtriers qui ont forcé l’ISS à passer en protocole d’urgence (voir notre article).

Ces shrapnels spatiaux ont aussi menacé de réduire un satellite chinois en charpie. Et à l’heure actuelle, ils continuent de représenter un danger. L’administration américaine a ainsi identifié plus de “1500 débris issus du test russe”, dixit Kamala Harris. La Vice-Présidente en a aussi profité pour rappeler que la Chine n’était pas en reste. 2800 débris supplémentaires restent dangereux 15 ans après un test pratiqué par l’Empire du Milieu. En revanche, elle a soigneusement omis de parler des conséquences des tests américains.

Même un petit satellite, une fois réduit en charpie par un missile, peut constituer une menace de premier plan pour des installations comme l’ISS. © Aurora Propulsion Technologies

Toutes les nations sont concernées

Mais quoi qu’il en soit, ces incidents doivent absolument être maîtrisés. Car même les nations qui n’ont pas développé leur propre programme spatial bénéficieront forcément des retombées du développement de l’aérospatiale. Or, cette aventure pourrait tourner court si nous ne maîtrisons pas notre production de déchets spatiaux, avec le spectre du Syndrome de Kessler à l’horizon.

Pour rappel, ce terme désigne un modèle qui stipule qu’au-delà d’une certaine concentration de déchets en orbite, la moindre collision pourrait déclencher une réaction en chaîne catastrophique; ces fragments pourraient se livrer à un vaste chamboule-tout destructeur qui pourrait produire un nuage de déchets si dense qu’il pourrait théoriquement nous interdire l’accès à l’espace, avec toutes les conséquences que cela implique.

C’est important de réduire le risque d’escalade inutile et d’incompréhension mutuelle, car cela peut dépasser le cadre de l’espace”’ explique Harris en référence aux conséquences diplomatiques de ces incidents.

Il est important de préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’un traité officiel; en l’état, c’est seulement une résolution que l’administration américaine s’est auto-imposée. Elle espère cependant que d’autres pays lui emboîteront le pas. “Nous aimerions que toutes les nations acceptent de se retenir de tester des armes antisatellite qui créent des débris”, a-t-elle suggéré.

Reste à voir ce que les autres nations feront de cet appel, surtout dans le contexte actuel où les relations internationales sont particulièrement compliquées. Espérons simplement que ces frictions ne compromettront pas l’avenir de l’exploration spatiale.

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