Récemment, Elon Musk s’est exprimé dans un long entretien vidéo avec Chris Anderson, le grand manitou des conférences TED. Le milliardaire a passé en revue de très nombreux sujets; il a notamment abordé le sujet des robots androïdes sur lesquels travaille Tesla, qui semblent déjà promis à un avenir radieux (voir notre article). Mais il est aussi revenu sur l’une de ses plus anciennes lubies, à savoir la conquête de Mars (à partir de 37 minutes dans la vidéo ci-dessous).
À force de l’entendre en parler avec autant d’enthousiasme, on pourrait presque croire que notre arrivée sur la Planète Rouge prendra des airs de camp de vacances extraterrestre. C’est évidemment très loin d’être le cas; et Musk a apparemment estimé qu’il était important de rappeler les contraintes extrêmes qui attendent les futurs colons sur place.
“Vous pourriez ne jamais revenir”
Pour commencer, Musk commence par illustrer le profil de ces aventuriers. Et il n’y va pas par quatre chemins : les petites natures sont priées de laisser leur place à ceux qui n’ont pas peur de vivre rudement et de fournir de l’huile de coude à l’hectolitre.
“Il est très important d’insister sur le fait que Mars, en particulier au début, ne sera pas une destination de luxe”, explique Musk. “Le pitch avant d’aller sur Mars est le suivant : “c’est dangereux, très difficile et très à l’étroit. Vous pourriez ne jamais revenir”, énumère-t-il sans détour.
Et même si on connaît son amour pour les saillies tapageuses, il s’agit pour une fois d’une déclaration on ne peut plus factuelle. Même dans le cadre d’une simple mission, dire que l’environnement martien est inhospitalier est un gigantesque euphémisme; et sachant que Musk envisage carrément d’y installer une véritable colonie permanente de la taille d’une ville, les ingénieurs ont décidément du pain sur la planche.
Un environnement extrêmement inhospitalier
En effet, ils devront composer avec une température moyenne d’environ -60°C, l’atmosphère très peu dense, l’absence d’air respirable… ce n’est un secret pour personne, mais aucun humain ne pourra y survivre sans une infrastructure très importante.
Et même une fois tout l’aspect technologique maîtrisé, il faudra encore composer avec les aléas de la géologie martienne. Car sa surface n’a rien à voir avec celle de la Terre; elle est jonchée de cratère, de canyons, de poches de sable et de gigantesques volcans qui constitueront autant d’obstacles logistiques à l’installation des humains.
Une aventure logistique dantesque pour sauver l’humanité
De plus, acheminer tout ce matériel sera tout sauf une partie de plaisir. Le transport en lui-même s’annonce déjà périlleux et compliqué à organiser; Musk a déclaré en 2019 qu’il faudrait au bas mot 1000 voyages pour établir une première ville martienne. Il a aussi estimé que le projet coûterait entre 100 et 10.000 milliards de dollars.
Reste encore la question qui fâche, et qui continue de diviser le grand public autant que les spécialistes : pourquoi diable irait-on s’installer dans un environnement aussi inhospitalier auquel l’espèce humaine n’est manifestement pas adaptée ? Pour Musk, la réponse est toujours la même : il ne s’agit pas de recherche fondamentale abstraite, mais surtout d’assurer la pérennité de notre espèce.
“Je pense que c’est important de maximiser l’espérance de vie de l’humanité”, explique-t-il en évoquant une possibilité de “repenser la société”. “La civilisation humaine pourrait prendre fin pour des raisons externes, comme une météorite géante, le changement climatique, la Troisième Guerre mondiale, ou, vous savez, des tas d’autres raisons”, lâche-t-il laconiquement.
En l’état actuel des choses, ce projet reste toutefois très abstrait. Avant d’attaquer les premiers préparatifs concrets, SpaceX va déjà devoir terminer son fameux Starship. Cet engin qui a vocation à devenir le fer de lance de la colonisation martienne a pris un retard considérable, comme c’est presque toujours le cas dans cette industrie. Nous vous donnons donc rendez-vous lors de sa mise en service, car il ne fait aucun doute que Musk cherchera activement à mettre son grand projet sur les rails une fois cette échéance atteinte.
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