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Désinformation : comment Moscou accuse l’Ukraine de mettre en scène ses morts ?

En pleine invasion ukrainienne, la Russie accuse désormais Volodymyr Zelensky de mettre en scène le massacre des civils.

Depuis le début du conflit russo-ukrainien, le combat se joue autant sur le terrain que sur le web. Les attaques des Anonymous se multiplient alors que le groupe a déclaré la cyberguerre au Kremlin, et la guerre de l’information se joue aussi sur les réseaux sociaux.

Le massacre de Boutcha ? Une mise en scène

Il n’y a pas que l’Occident qui utilise les réseaux sociaux pour faire entendre sa voix. Depuis la découverte en début de mois de plusieurs dizaines de corps sans vie à Boutcha, dans la banlieue de Kiyv, la Russie conteste les accusations de “génocide” prononcées par Volodymyr Zelensky. En plus de rejeter toute responsabilité sur les crimes de guerre dont il est accusé par la communauté internationale, le Kremlin crie désormais au complot et à la mise en scène.

S’appuyant tout particulièrement sur un reportage diffusé il y a quelques jours à la télévision ukrainienne puis sur les réseaux sociaux , le gouvernement de Vladimir Poutine se défend de toute implication dans le massacre de Boutcha. Massacre qui ne serait d’ailleurs qu’une vaste mise en scène. Pour “preuves” avance le Kremlin, la présence d’un civil supposé mort qui lèverait la main au passage de la caméra, confirmant au passage la mise en scène. Débunké sur Twitter, l’extrait en question montre en réalité une simple goutte d’eau sur la vitre du véhicule où se trouve le caméraman.

Même constat pour une seconde “preuve” avancée par la Russie, à propos d’un supposé cadavre se levant après le passage des camions ukrainiens. Il s’agit encore une fois d’un simple effet d’optique lié à la déformation du rétroviseur.

Toujours dans son opération de désinformation, la Russie a aussi diffusé en masse des images prouvant la mise en scène de faux cadavres dans les rues. Dommage, il s’agissait en fait de la préparation d’une série de fiction tournée à Saint-Pétersbourg le 20 mars dernier, rapporte le compte Twitter Débunker des étoiles, spécialisé dans le fact-checking. Malgré l’évidence, la Russie continue de marteler sa non-implication par le biais de son ministère de la défense et des affaires étrangères, mais aussi via Telegram et Twitter : “Toutes les photos et vidéos publiées par le régime de Kiev témoignant supposément de certains “crimes” commis par les forces russes à Boutcha sont juste une autre provocation”.

Ce n’est pas la première fois que Moscou utilise l’idée d’une mise en scène ukrainienne pour se dédouaner. Pour autant, le gouvernement de Poutine a su trouver en cette rhétorique un certain écho chez les truthers et autres soutiens pro-russes.

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4 commentaires
  1. de toute façon tôt ou tard il y aura une vérité et à ce moment là on verra qui avait raison de se mettre de ce côté ou de ce côté (avec les excuses qui iront avec – on est toujours plus malin après).

  2. C’est bien connu seul l’occident détient la vérité comme avec les armes de destructions massives en Iraq.
    Apres les media comprennent pas pourquoi les gens ne les regardent plus.

  3. Le point qui n’est pas éclairci, c’est la timeline. Les cadavres qui jonchent les rues ont été “trouvés” 3 jours après que les russes aient quitté la ville et que le maire Ukrainien ait annoncé tout sourire que la ville était enfin libre.

    Normalement n’importe quel médecin légiste peut définir assez précisément la date d’un décès (rigidité cadavérique, etc…), ça ne devrait donc pas être compliqué de savoir quand ces personnes ont été tuées.

    La Russie demande une enquête externe.
    Pourquoi l’Ukraine et le Royaume Unis refusent.

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