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C’est officiel, la science connaît désormais 50.000 espèces d’araignées

Une partie de la population a peut-être horreur des araignées, mais cela ne les empêche pas de jouer un rôle écologique fondamental.

[Mise à jour 11/04 17h50] : Correction d’une coquille qui plaçait la description du premier spécimen en 1957 au lieu de 1757.

Le Musée d’Histoire Naturelle de Berne, la capitale suisse, a pour tradition de tenir un impressionnant registre baptisé World Spider Catalog. Comme son nom l’indique, son objectif est de cataloguer l’ensemble des espèces d’araignées vivant sur Terre. D’après l’AFP, il vient de passer un cap symbolique en enregistrant officiellement la découverte de sa 50.000e espèce. Et ce n’est probablement qu’un début !

Ce chiffre a été atteint grâce à la découverte de Guriurius minuano. Cette espèce découverte par l’arachnologue Kimberly S. Marta accompagnée de collègues brésiliens. Elle été baptisée ainsi en hommage aux minuano, une tribu disparue du Sud du Brésil.

Il s’agit d’une araignée sauteuse de la famille des salticidae; on les reconnaît notamment à la disposition particulière de leurs yeux. Elles disposent de deux gros yeux centraux et de deux petits yeux latéraux à l’avant de la tête, mais aussi d’une paire de petits yeux de chaque côté. Elles disposent donc d’un champ de vision exceptionnellement large.

Une fois cette vision combinée à la capacité qui leur a donné leur nom – le saut -, on obtient de redoutables prédateurs qui peuvent mener la vie dure aux plus évasifs des insectes brésiliens, uruguayens et argentins.

© Natur Historisches Muesum Bern

50.000 espèces et autant qui restent à découvrir

Le Musée d’histoire naturelle de Berne souligne que ce catalogue de 50.000 entrées ne s’est pas construit du jour au lendemain. L’institution explique que le premier spécimen documenté dans le catalogue date de 1757 – soit il y a 265 ans ! Malgré tout, les chercheurs affirment aussi que ces 50.000 espèces ne sont probablement qu’un début.

Ils estiment en effet que ce total comprend environ la moitié des espèces existantes. Cela signifie qu’il y en aurait encore au moins autant à découvrir, pour un total supérieur à 100.000 espèces distinctes. Autant dire que les arachnologues ont encore du pain sur la planche !

Mais contrairement à ce qu’on pourrait imaginer instinctivement, cet objectif est tout sauf hors de portée. Et pour cause; d’après les chercheurs suisses, le rythme auquel de nouvelles espèces ont été découvertes a augmenté régulièrement. D’après l’AFP, les chercheurs estiment qu’il faudra “moins de 100 ans” pour alimenter l’autre moitié du catalogue.

Mais surtout, cette grande 50.000e est une occasion en or pour tenter de redorer un petit peu l’image de ces bêtes trop souvent craintes et mal-aimées. En effet, même si elles ont tendance à déclencher des réactions spectaculaires, surtout chez les arachnophobes patentés, il n’y a pas particulièrement de raison d’en avoir peur.

© Natur Historisches Muesum Bern

De vaillants soldats écologiques pourtant mal-aimés

Cela commence par le fait que l’immense majorité des araignées ne sont tout simplement pas assez venimeuses pour tuer un humain. A l’échelle de la planète, seule une dizaine de personnes meurent chaque année d’une morsure d’araignée, et aucune en France. De plus, dans la plupart des cas, la victime présentait un terrain allergique. A titre de comparaison, on estime que des serpents sont responsables de 80.000 à 140.000 décès chaque année.

De plus, l’expression “les petites bêtes ne mangent pas les grosses” se vérifie également dans leur cas. Il n’existe tout simplement aucune espèce d’araignée qui identifie l’humain comme une proie; cela signifie qu’elles ne chercheront jamais, sous aucun prétexte, à attaquer activement un humain. Elles ne le feront que par réflexe défensif.

Enfin, les chercheurs en profitent aussi pour rappeler que nos amis à huit pattes sont des acteurs éminemment importants de nos écosystèmes. “Les araignées sont les prédateurs les plus importants des habitats terrestres, et leur importance écologique ne doit pas être sous-estimée”, affirme le musée.

L’institution estime qu’elles consommeraient “entre 400 et 800 millions de tonnes d’insectes par an”, ce qui en ferait le tout premier régulateur d’insectes à l’échelle de la planète. Indirectement, ce rôle de gendarme écologique signifie qu’elles sont aussi “d’une importance fondamentale pour les humains”. Autant de raisons d’avoir un peu de considération pour ces mal-aimées à huit pattes !

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1 commentaire
  1. L’institution explique que le premier spécimen documenté dans le catalogue date de 1957 – soit il y a 265 ans.

    cela signifie que les femmes de la génération de nos parents ont mis au monde des enfants en étant quasi centenaire. cela en fait des records mondiaux battu 😀

Les commentaires sont fermés.

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