Ce drone de l’armée américaine peut traverser l’Atlantique en 90 minutes

Si un drone privé suisse a fait l’actualité récemment, lui qui prévoit de traverser le globe en deux ans, le petit bijou de Destinus ne sera pas le seul à rejoindre l’espace à des vitesses hypersoniques dans les prochaines années. En effet, Lockheed Martin, une entreprise connue notamment pour ses collaborations avec la NASA, travaille aujourd’hui avec l’armée américaine pour concevoir un drone ultrarapide, capable de rejoindre l’Europe en moins de deux heures.

Alors que le projet de Lockheed Martin n’en est encore qu’à ses débuts, l’entreprise vient de réaliser ce 5 avril un premier test de sa motorisation sur un concept de missile hypersonique. Ce dernier a atteint la vitesse déjà folle de Mach 5 (6174km/h), mais ce n’est qu’un début. À terme Lockheed Martin espère atteindre les 7400 km/h et Mach 6, faisant de ce drone un objet hypersonique (Mach 5 ou plus).

Nommé SR-72, en référence directe au SR-71, un avion espion américain mieux connu sous le nom de BlackBird, Lockheed Martin espère faire de ce nouveau drone une vraie référence dans le monde du renseignement. Avec une très faible signature radar, il pourrait également être utilisé par l’armée américaine à des fins de bombardements “de précision”.

Des moteurs de fusées dans un drone bien plus léger

Afin d’atteindre des vitesses cinq fois supérieures à celle du son, le drone devrait avoir le droit à un double système de propulsion. Le premier, composé de turbines classiques, devrait permettre d’atteindre la vitesse de 3 700 km/h. Ce système sera surtout utilisé à l’atterrissage et lors des phases de montée et descente à travers les différentes couches de l’atmosphère.

Pour le vol “de croisière”, le drone devrait avoir le droit à ce que Lockheed Martin sait faire de mieux ( et pour rappel l’entreprise construit des moteurs de fusées) il serait donc ici question de statoréacteurs qui viendront propulser le drone jusqu’à Mach 6, au-delà des 7000 kilomètres par heure. 

Faire voler un drone, même inhabité, à de telles vitesses, pose évidemment quantité de problèmes à l’entreprise, qui doit trouver deux solutions majeures. La première concerne les matériaux qui composeront le drone. À de telles vitesses, les frictions avec l’air seront d’une violence inouïe, provoquant un dégagement de chaleur sans commune mesure.

Des contraintes de températures à résoudre

L’autre point important pour Lockheed Martin concerne toujours la température, mais à l’extrême inverse. S’il faut des matériaux résistants aux très hautes chaleurs sur la “coque”, il faut aussi un système de refroidissement hyper efficace pour que les moteurs fonctionnent normalement. Ces derniers vont, eux aussi, très très vite chauffer.

Dans son annonce qui a suivi le vol de test de ce 5 avril, la société reste confiante quant au développement d’un tel drone. Ce dernier pourrait faire ses premiers vols pour 2025, avec une mise en place en 2030.

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