Plus le temps passe et plus Spot, l’impressionnant robot-chien de Boston Dynamics, est utilisé pour des tâches variées et complexes. Grâce à un communiqué repéré par SciencePost, nous apprenons qu’il va désormais se mettre au service du patrimoine sur l’un des sites historiques les plus importants et iconiques de la planète : les ruines de Pompéi.
Cette ruine de ville romaine, joyau du patrimoine culturel italien, est célèbre pour les circonstances cataclysmiques qui ont entraîné sa chute. En effet, la ville est localisée au pied du Vésuve. C’est un volcan connu pour ses violentes nuées pyroclastiques, des amas de gaz et de particules fines surchauffées qui dévalent les flancs à plus de 200 km/h lors de certaines éruptions.
En l’an 49, la ville s’est ainsi retrouvée prise à l’improviste par ce torrent de matériel volcanique surchauffé. Une bonne partie de la population et de l’infrastructure s’est ainsi retrouvée pétrifiée quasi instantanément par cette nuée; un véritable désastre pour les habitants de l’époque.
Mais cet événement a aussi offert aux archéologues une fenêtre sans équivalent sur le quotidien des Romains de l’époque. Pompéi est un site archéologique de tout premier plan qui regorge de reliques et de vestiges rares et précieux pour les scientifiques… et malheureusement aussi pour les collectionneurs, a fortiori les moins scrupuleux.
Une cible de choix pour les pillards
En effet, depuis que les vulgarisateurs scientifiques ont présenté le drame Pompéi au grand public, de très nombreux observateurs se sont pris d’amour pour cette histoire ô combien percutante. Et parmi eux, il y a aussi des pillards sans foi ni loi qui ne reculent devant rien pour s’en rapprocher, quitte à vandaliser ce site inestimable afin d’exposer un bout d’Histoire dans leur salon.
Des vestiges à la valeur historique inestimable ont donc disparu du site au fil des ans. Et il ne s’agit pas que d’artefacts isolés; certains vont même jusqu’à emporter des morceaux de structure, avec tout ce que cela implique pour l’intégrité globale des bâtiments. “Souvent, les conditions de sécurité dans les tunnels des pillards sont extrêmement précaires”, expliquent les administrateurs du site.
Dans un long article consacré aux fouilles, le site The Good Life rappelle que la Maison des Gladiateurs, l’un des bâtiments les plus iconiques de la ville, s’est effondré en 2006 après avoir été pillée à de nombreuses reprises. “Ce jour-là, Pompéi est devenu le symbole d’un pays incapable de protéger son extraordinaire patrimoine”, Massimo Osanna, directeur général du parc archéologique de Pompéi dans une interview au site.
Un cyber-Cerbère au service de l’Histoire
Et c’est justement là qu’intervient Spot. Car malgré tous les efforts des autorités locales pour protéger le site, assurer sa défense n’est pas une chose aisée. Puisqu’il s’agit d’un site historique, il ne comporte évidemment pas d’infrastructure de surveillance moderne; le fait d’installer une armée de caméras fixes serait un sacrilège incompatible avec son prestige historique et sa valeur scientifique.
Pour épauler ses humains, les équipes en charge de la protection du site ont donc misé sur des compagnons technologiques. Ils ont commencé par faire appel au Leica BLK2FLY. Ce drone est un petit bijou de technologie, capable de réaliser des scans 3D du terrain à partir du ciel. C’est donc un allié de premier plan qui a déjà permis aux équipes de repérer certains tunnels creusés par les pilleurs.
Mais aussi utile soit-elle, une plateforme volante comporte aussi certaines limites. Et c’est justement pour combler ce trou dans la raquette et gérer les opérations au sol qu’elles ont fait appel à Boston Dynamics. Il assiste les équipes en charge de la protection du site en effectuant des rondes régulières et en les alertant immédiatement si quoi que soit a changé depuis son passage précédent.
Il en profite aussi pour collecter des données sur le terrain. Ces données serviront également à améliorer la précision des relevés effectués par le BLK2FLY, qui pourra à son tour fournir une cartographie plus détaillée à Spot. Ce duo de choc est donc capable d’assumer une vraie routine de surveillance poussée à lui tout seul.
Les équipes en charge de la protection du parc archéologique ont bon espoir que ces engins permettent enfin de rendre aux Romains pétrifiés de Pompéi la tranquillité qu’ils méritent, loin des mains filoutes des pillards dépêchés par des amateurs d’art peu scrupuleux.
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