Sur Netflix, rares sont les utilisateurs qui regardent avec attention le générique. Avec son bouton “passer l’intro”, la plateforme a révolutionné la manière de consommer des productions sérielles, en offrant à ses utilisateurs l’occasion de se plonger directement au cœur de l’action.
Dans un billet de blog, Cameron Johnson, directeur de l’innovation produit chez Netflix, explique que l’idée lui est venue alors qu’il regardait Game of Thrones qui a un très beau et long générique.
“J’ai trouvé la série si convaincante que je voulais sauter le générique et commencer directement l’histoire. J’ai trouvé frustrant d’essayer de sauter manuellement au bon endroit. Parfois, je n’arrivais trop loin, et parfois pas assez. Je me suis demandé si d’autres personnes ressentaient la même chose que moi.”
Après avoir fait des recherches auprès des utilisateurs de Netflix, ce dernier a déterminé que 15 % avançaient manuellement pour éviter l’intro.
“Notre objectif était de rendre cette option aussi simple que possible, tout en donnant aux membres de la flexibilité s’ils veulent écouter encore et encore cette chanson accrocheuse du générique.”
Depuis son lancement, il y a 5 ans, la fonctionnalité a su s’imposer dans les habitudes des utilisateurs. Chaque jour, le bouton est utilisé en moyenne 136 millions de fois, permettant ainsi aux abonnés d’économiser leur précieux temps. Selon Netflix, cela représente pas moins de 195 années en temps cumulé !
Un raccourci méconnu
Cameron Johnson profite également de l’occasion pour donner quelques conseils aux utilisateurs. Ainsi, il nous apprend que pour passer l’introduction sans avoir à utiliser sa souris, il suffit simplement de presser S, pour skip. Cela vaut aussi pour les résumés entre chaque épisode pour les séries qui en disposent (souvent des acquisitions).
La popularité de la fonctionnalité est telle, qu’elle a inspiré ses concurrents directs à l’instar d’Amazon Prime Video ou encore Disney+.
Passer le générique, la fausse bonne idée
C’est tentant, on doit bien l’avouer. De passer cette introduction musicale que l’on connaît sur le bout des doigts pour entrer dans le vif du sujet. Pour autant, le générique est souvent d’une importance capitale pour les spectateurs, qui peuvent glaner ici et là des indices sur ce que l’intrigue leur réserve.
Pour Game of Thrones par exemple, la carte animée qui apparaît sur la musique de Ramin Djawadi, permet de situer les différents lieux qui apparaîtront au fil de l’épisode. La série inspirée des romans de George R.R. Martin se déroulant dans un vaste univers fictif, il est parfois nécessaire de se remémorer un peu la cartographie avant de débuter son visionnage. C’est d’autant plus vrai quand la série adopte une diffusion hebdomadaire, et qu’il est impossible de rattraper son retard.
À la télévision, le générique permet de présenter les personnages et l’intrigue, à l’instar de Starsky et Hutch, K-2000, ou encore l’Agence tous risques. Une manière pour les studios de s’assurer de ne laisser personne sur le bord de la route, tout le monde peut saisir les enjeux principaux en seulement quelques secondes. “Deux flics un peu rêveurs et rieurs, mais qui gagnent toujours à la fin.” C’est sans équivoque.
Parfois, le générique est aussi un avertissement, sur ce qui va se dérouler dans quelques secondes. On pense évidemment à La Quatrième Dimension, qui invitait les spectateurs à se délaisser de leurs préjugés pour se plonger au cœur d’une aventure dans la vallée de l’étrange.
HBO s’est forgée une solide réputation pour ses génériques, Westworld, Game of Thrones ou encore plus récemment Peacemaker, la chaîne ne lésine pas sur les moyens pour introduire ses productions. La voix off a disparu, ce sont les images qui présentent nos séries préférées.
Peacemaker, qui n’est pas encore disponible dans l’Hexagone, a d’ailleurs fait forte impression auprès des spectateurs. Cela permet à James Gunn de faire des références aux comics et leur esthétique.
Sur Netflix, aussi, le générique n’est pas à négliger, il donne des indices sur l’intrigue de l’épisode comme pour The Witcher qui adoptait un look différent à chaque chapitre, ou encore Shadow and Bone. Celui de Stranger Things, et ces mythiques lettres écarlates, se veut un hommage à la nostalgie du récit.
Le binge-watching change les mœurs
Mais l’arrivée du binge-watching, qui consiste à avaler plusieurs épisodes à la suite, a largement bouleversé l’art du générique. Sortie vendredi, La Chronique des Bridgerton ne dispose que d’un véritable générique. Il est diffusé pour le premier épisode, avant de laisser place à une séquence introductive seulement illustrée par le titre de la série.
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