Salto, le service de streaming soutenu à bout de bras par TF1, M6 et France Télévisions, peut-il survivre dans un PAF où TF1 et M6 ne font plus qu’un ? La fusion entre les deux groupes privés, en attente du feu vert des autorités de la concurrence, va en effet rebattre les cartes entre les propriétaires de la plateforme.
La fusion qui chamboule tout
Gilles Pélisson, le président du groupe TF1, a déclaré durant le forum professionnel du festival Séries Mania que si le futur groupe né de la fusion entre TF1 et M6 devait se créer, « mécaniquement on aura 66 % et France Télévisions 33 % de Salto », les trois entreprises possédant le service à parts égales. Du moins jusqu’à présent. Et ce déséquilibre n’est pas du goût de Delphine Ernotte, la présidente du service public.
En cas de mariage entre TF1 et M6, « Delphine Ernotte a indiqué qu’elle voulait sortir. Donc, on est en train de trouver une solution avec elle pour que cela se fasse en bonne et due forme », ajoute le dirigeant de TF1. Cette solution, c’est le retrait de France Télévisions de Salto et le rachat de la part à hauteur de 45 millions d’euros.
Voilà qui serait un crève-cœur pour Delphine Ernotte, puisque c’est elle qui a poussé à la création de Salto pendant des années, avant que le service ne voit finalement le jour en octobre 2020. France Télévisions « doit être le leader incontesté du streaming gratuit en France », assurait-elle en novembre dernier. Cela ne passera plus par Salto, dont l’avenir sera entre les mains de TF1 et de M6 une fois la fusion validée.
Salto a réussi plusieurs jolis coups ces derniers mois, en s’offrant par exemple en avant-première l’intégralité des sagas Harry Potter et James Bond, sans oublier l’émission de la réunion Friends. Delphine Ernotte a indiqué que la plateforme comptait 700.000 abonnés.
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