La Russie ne cesse de se couper du monde. En réponse aux sanctions engagées par l’Europe et les États-Unis suite à la guerre en Ukraine, le pays a mis en œuvre une politique de blocage de sites web et de services en ligne qui pourrait toucher Wikipedia. La célèbre encyclopédie participative est, de plus en plus, la seule fenêtre d’informations vérifiées pour les internautes russes.
Éviter la censure
Mais la menace d’un blocage de l’accès à Wikipedia se fait chaque jour plus insistante. Surtout depuis le vote d’une loi qui met dans l’illégalité quiconque s’affranchirait des éléments de langage du Kremlin, qui continue de parler d’« opération spéciale » en Ukraine alors que bien sûr, il s’agit d’une guerre. La page de l’encyclopédie consacrée à l’agression russe en Ukraine fait d’ailleurs l’objet d’une surveillance très serrée de la part de Moscou…
Selon des chiffres relevés par Kiwix, un service qui permet de télécharger des sites web pour une consultation hors ligne, les internautes russes se précipitent pour récupérer l’ensemble de Wikipedia disponible en langue russe, ce qui représente 29 Go de données. Pendant les deux premières semaines du mois de mars, Kiwix a compté plus de 100.000 téléchargements, soit… 4.000 % de plus que durant les quinze premiers jours de janvier !
Il est clair qu’en Russie, les internautes craignent une fermeture de Wikipedia, qui compte 1,8 million d’articles rédigés en russe (c’est quatre fois moins que le nombre de pages en anglais). Plutôt que de trouver page blanche, ils préfèrent en effet pouvoir accéder à une version hors ligne de l’encyclopédie, même si par nature, celle-ci n’est plus mise à jour. Si le pouvoir russe interdit Wikipedia, l’unique solution restante sera d’utiliser un VPN. Là aussi, de nombreux russes ont téléchargé ces outils avant qu’ils ne soient à leur tour interdits.
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