Contraception : une pilule masculine sans hormones ni effets secondaire pourrait être testée cette année

Inventée en 1956, la pilule contraceptive n’a pas beaucoup évoluée depuis son arrivée sur le marché. Depuis plus de 60 ans, elle impose à beaucoup de personnes menstruées la prise régulière d’hormones, et tous les effets secondaires plus ou moins invalidants qui l’accompagnent. Depuis des années pourtant, des solutions existent pour permettre aux hommes de prendre en charge leur propre contraception.

En marge du préservatif (qui reste la seule protection efficace contre les grossesses non désirées ET les IST), quelques techniques de contraception masculines sont déjà disponibles sur le marché. On pense notamment à certaines méthodes encore expérimentales qui jouent sur la chaleur des testicules, ou à la vasectomie, qui dans la plupart des cas est irréversible. En réalité, le secteur a souvent été délaissé par les chercheurs, la contraception étant encore aujourd’hui souvent perçue comme un “problème” féminin. Mais les choses pourraient changer sous peu.

Une pilule sans hormones ni effets secondaires

C’est du moins ce que promet cette nouvelle pilule contraceptive masculine mise au point par une équipe de chercheurs de l’Université du Minnesota. Le produit pourrait révolutionner notre approche de la contraception, puisqu’il ne délivre aucune hormone, et a priori aucun effet secondaire. Pour permettre une stérilité contrôlée et réversible, les scientifiques ont ainsi injecté un composé capable de bloquer la protéine RAR-α, responsable d’intégrer l’acide rétinoïque (la vitamine A) à nos cellules.

Après plusieurs essais cliniques sur des souris, il semblerait que l’opération fonctionne : les souris mâles soumises au traitement pendant un mois sont devenues stériles après une baisse progressive du nombre de leurs spermatozoïdes. Six semaines après avoir arrêté leur pilule, leurs capacités reproductives étaient redevenues normales, sans effets indésirables notoires. Baptisé GPHR-529, le composé en question permettrait d’obtenir une efficacité clinique de 99%, soit presque autant qu’une contraception hormonale.

Au vu des premiers résultats encourageants, les premiers tests sur humains pourraient avoir lieu dans le courant de l’année, afin de déterminer plus concrètement l’existence d’éventuels effets secondaires. Rappelons que si ce sont eux qui ont fait avorter la plupart des expérimentations liées à la contraception hormonale masculine. Ils restent nombreux et parfois très invalidants du côté de la pilule contraceptive féminine : entre dépression, prise de poids, nausées et perte de libido, il était temps que la charge mentale s’équilibre.

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