Au début du mois, la crise en Ukraine a fait une nouvelle victime collatérale : OneWeb, une entreprise qui produit des satellites faisant partie de l’infrastructure Internet mondiale. Ceux-ci risquent d’être cloués au sol à cause du désistement de l’aérospatiale russe, qui se charge habituellement de les mettre en orbite ;mais OneWeb pourra finalement compter sur SpaceX. L’entreprise d’Elon Musk prendra le relais à partir de maintenant.
Cette histoire avait commencé au début du mois de mars. Roscosmos devait alors gérer le lancement d’un Soyouz russe opéré par le français ArianeSpace; celui-ci était censé acheminer 36 satellites OneWeb en orbite terrestre basse à partir du cosmodrome de Baïkonour.
Une opération qui devrait relever de la routine. En effet, OneWeb fait aujourd’hui partie des acteurs sérieux de cette niche de l’aérospatiale; la firme britannique a déjà déployé la bagatelle de 428 satellites. Elle dispose donc d’une expérience considérable à la fois sur l’aspect purement technique, mais aussi sur la gestion de ses relations avec les grands acteurs du secteur.
Un ultimatum russe sur fond de conflit armé
Mais cette machine bien huilée a connu un coup d’arrêt conséquent, et directement lié au contexte géopolitique. En effet, Roscosmos a décidé de mettre fin à ce partenariat logistique, privant OneWeb de son accès à l’espace. Les raisons de cette décision se cachent dans la liste des investisseurs de la firme.
En effet, l’un des principaux pilotes de OneWeb n’est autre que le gouvernement du Royaume-Uni lui-même; il a racheté 45% des parts de l’entreprise pour la sauver de la faillite, ce qui lui confère un poids considérable dans le pilotage. Une situation qui a nettement refroidi Roscosmos, sachant que le pays fait partie de ceux qui ont imposé des sanctions à l’économie russe.
À l’approche de la date butoir, le gouvernement russe a donc envoyé un ultimatum à son homologue d’outre-Manche. Les termes étaient aussi simples que catégoriques : la firme devait garantir que ces satellites ne seraient jamais utilisés dans un contexte militaire, et Downing Street devait revendre l’intégralité ses parts pour en refaire une entreprise strictement privée.
Le gouvernement britannique fait bloc
La réaction ne s’est pas fait attendre : le gouvernement anglais a refusé tout net. “Il n’y a pas de négociation sur OneWeb : le gouvernement ne vendra pas ses parts”, a immédiatement martelé Kwasi Kwartng, secrétaire gouvernemental en charge de ces questions. “Nous sommes en contact avec nos actionnaires pour discuter de la marche à suivre”, avait-il alors précisé. Rogozine avait alors laissé deux jours au gouvernement pour changer d’avis.
Mais ils n’ont même pas patienté jusque là. Certains observateurs s’attendaient à ce que OneWeb se tourne vers SpaceX, particulièrement actif depuis le début de la crise; et c’est effectivement l’option choisie par le comité d’administration de OneWeb. L’entreprise a annoncé hier la signature d’un partenariat avec SpaceX pour la mise en orbite de ses satellites.
“Nous remercions SpaceX de son soutien, qui reflète notre vision commune du potentiel illimité de l’espace”, écrit le PDG Neil Masterson dans un communiqué de OneWeb. “Avec ce programme de lancement, nous continuerons de construire notre flotte de satellites pour offrir une connectivité robuste, rapide et sécurisée partout dans le monde.”
SpaceX profite de l’appel d’air
Même s’ils sont techniquement en concurrence sur le segment des satellites web, c’est tout de même une belle opération pour SpaceX, surtout en termes de communication. En effet, depuis le début de la crise, cette dernière n’a jamais caché sa volonté de combler le vide laissé par l’aérospatiale russe; elle est même en train de se transformer en véritable champion des chaises musicales.
La firme d’Elon Musk multiplie les interventions très médiatiques et saute systématiquement sur toutes les opportunités commerciales depuis le début de la crise. On peut par exemple citer la livraison très remarquée de satellites Starlink aux forces ukrainiennes.
Musk s’était également illustré lors du “feuilleton ISS”, lorsque Dimitryi Rogozine, le directeur de l’agence spatiale russe, avait gratifié son public d’une saillie mémorable. Récemment, il avait laissé entendre que l’ISS pourrait connaître une fin funeste si la Russie cessait de coopérer avec ses homologues. Elon Musk avait donc sauté sur l’occasion et immédiatement affirmé sur SpaceX se ferait une joie de prendre le relais dans ce cas de figure.
De la même façon, le géant américain cherche activement à profiter de l’appel d’air provoqué par l’arrêt des livraisons de moteurs-fusées russes aux États-Unis. Une fois que la poussière sera retombée, il sera donc intéressant de voir à quel point la firme aura su profiter de ce contexte politique délicat.
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Quelle civilisation occidentale les champions des conflits
Toutes guerres depuis le début c’est a cause
Des Occidents.
Excellente nouvelle que cette operation ! J’espère qu’on pourra cesser de coopérer avec toutes les dictatures du globe dirigées par des dictateurs criminels, à commencer par Poutine.
Non déplaise au commentateur qui s’est exprimé précédemment, c’est bien le gouvernement l’agresseur, l’envahisseur, qui a en plus le culot de parler de naziss et de tuerles habitants de l’Ukraine donc il paraît que ce sont des frères !!!! Et j’ai bien parlé du gouvernement russe, pas du peuple russe, muselé, désinformé, nterdit de manifester et de parler de guerre. Toutes les composantes de la dictature stalinienne fasciste, 80 ans plus tard
Cesser de coopérer avec toutes les dictatures du globe ?
Vous plaisantez, les matières premières et le carburant que nous importons vient de pays avec une dictature.
D’où vient le gaz, le pétrole, les métaux rares, etc
Prêt pour un retour de 100 / 150 ans ?
Une guerre montée et préparée depuis des décennies par les américains. Le but est de faire chuter l’économie russe qui soutient les recherches scientifiques de dernier cris. Mais vous américains, sachez que le mensonge que vous et vos subalternes européens servez au monde entier vient d’arriver à son terme. Vos médias mentent.
Faut arrêter la weed wise xD
Quand je lis certains commentaires ici j’ai l’impression d’avoir affaire au même genre de fous que Poutine lui-même. Rien n’arrête un fou qui rêve de reconstruire la grande Russie tzariste, tandis qu’un autre fou ici accuse les américains d’en être responsable. Que ne faut-il pas lire ?
@ Jean Yvart, le géostratège d’opérette.
Ce sont jusque vos clubs de foot qui sont sponsorisés par des dictatures, parmi les pires, assassines.
La France dictant sa loi par le biais de son conseil de défense lorsque ce ne sont pas les 49.3 du gouvernement précédent, le tout entériné par une Assemblée complice, est une dictature au sens romain du terme. De quoi parlez-vous?
Plus loin, vous prétendez fournir la démocratie à coup de bombes en envoyant “des gars qui font du bon boulot”.
Par dessus le marché, vous êtes des fabriquants d’armes, troisième vendeur au monde: vous vendez à des pacifistes adorateurs de l’ours en peluche?
Cessez de faire l’enfant: vos troupes spéciales sont déployées de par le monde (les premières en terme de présence) pour que vous conserviez votre cul au chaud en racontant des âneries en commentaire depuis le dérisoire de votre clavier: de l’autre côté, dans le monde réel, lorsque la diplomatie n’y veut ou n’y peut rien, cela chiffonne violemment; il faudra vous y faire car vous avez votre part de responsabilité pour ne pas renier votre confort personnel.
@ Serge Rochain,
Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire, dites-vous?
Parlant de lire, lisez Zbigniew Brzeziński, “Théorie de l’arc de crise” (autrement appelé “ceinture verte”) et “Le Grand Échiquier” et vous aurez le plan qui se deroule sous vos yeux: made in USA depuis les années 70-80.
Mais auparavant, pour jauger de votre conditionnement, lisez “Propaganda”, d’Edward Bernays (encore un américain rompu à la chose durant la première guerre mondiale et qui l’a déclinée à la manipulation des masses en démocratie), qui devint livre de chevet de Goebbels.
Puis sa déclinaison, 60 ans plus tard, (1988) sous le titre de “Fabrique du consentement” de Noam Chomsky et Edward Hermann.
Puis viendra le temps où vous saisirez que l’Europe est une construction américaine de sorte qu’elle ne devienne jamais un concurrent sérieux à “l’Empire” US. En ayant compris qu’il est impossible que tous les chefs d’État (vassaux) de cette entité, tous Young Leaders et/ou Young Global Leaders n’avaient aucune chance qu’il existe une probabilité qu’ils soient tous élus en même temps, avec la même récurrence…
Seuls cailloux dans la chaussure de l’Empire: JFK (dans une certaine mesure), De Gaulle, Trump (élection surprise du jacksonien), Poutine (vs oligarques, Syrie et désormais l’Ukraine).
Une fois de plus ArianeEspace et l’Europe brillent par leur absence et leur manque de répondant.
Réunion de complotistes ici…il y aurait quelques platistes que je ne serais pas étonné.
C’est quoi cette réunion de débiles ?
Certains devraient penser à réouvrir les manuels d’histoire…
( Heureusement que Christophe Colomb est mort, il serait outré par certains commentaires… )
Cet article est truffé d’erreurs… A commencer par la base de lancement de ces satellites prévue initialement, qui n’était autre que Kourou en Guyane française, et non Baïkonour !
Donc l’impact est conséquent pour l’économie française… 😔
Bonjour @Jack,
Je maintiens que les lancements en question devaient bien partir de Baïkonour, et non pas de Kourou, comme rappelé par Space.com en sources, par Reuters, et d’autres.
https://www.reuters.com/business/aerospace-defense/oneweb-launch-satellites-with-spacex-after-suspending-ties-with-russian-agency-2022-03-21/
Si vous effectivement avez repéré des erreurs, n’hésitez pas à nous en faire part avec le bouton prévu à cet effet et nous tâcherons de lever toute erreur ou ambiguïté.
Bien cordialement et en vous remerciant de votre lecture,
Antoine Gautherie