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Inventing Anna, The Dropout : pourquoi les séries true-crime ont la cote ?

Dopesick, Inventing Anna ou encore The Drop Out, les séries inspirées d’affaires juridiques ont su se forger une solide réputation sur les plateformes et à la télévision. Mais comment expliquer ce phénomène ?

Dans quelques jours, les abonnés Disney+ pourront découvrir la nouvelle création originale Hulu. Après Amanda Seyfried et Naveen Andrews, que l’on a vu respectivement dans Mamma Mia et Heroes, la série retracera un vaste scandale médical, qui a touché la femme d’affaires Elizabeth Holmes.

L’intrigue racontera l’ascension puis la chute de la plus jeune milliardaire autoproclamée du monde. Au début des années 2010, Elizabeth Holmes veut révolutionner la médecine avec une technologie capable de réaliser des tests sanguins peu coûteux, et seulement avec quelques gouttes. Mais un article publié dans le Wall Street Journal va révéler que tout ceci n’est qu’une vaste escroquerie, et que Theranos n’utilise pas sa propre technologie pour effectuer les tests sanguins. Pire, l’entreprise a cherché à masquer l’incohérence de ces derniers.

En janvier dernier, elle était reconnue coupable d’escroquerie et de fraude envers les investisseurs. La série bientôt disponible sur Disney+ va s’inspirer de cette histoire, pour la dérouler sur 8 épisodes.

Ce genre, baptisé True-Crime aux États-Unis, connaît ses heures de gloire depuis quelques mois. Plusieurs productions du genre se sont imposées comme de véritables succès, à commencer par Dopesick diffusée en novembre dernier sur Disney+. Depuis, d’autres séries dans la même veine se sont imposées aux classements des œuvres les plus populaires du moment, à commencer par Inventing Anna qui trône depuis cinq semaines dans le TOP 10 Netflix.

Une vérité subjective

Selon la créatrice de The Dropout, la raison derrière cette profusion de séries true-crime s’explique surtout pas les attentes du public, qui ne s’attendent plus à découvrir une histoire criminelle racontée de la manière la plus objective et factuelle possible. Elizabeth Meriwether explique :

“C’est vraiment incroyable, la quantité d’histoires qui sortent. Je veux dire, je pense que ces dernières années, l’idée d’une vérité objective est devenue plus floue. Je pense que les gens sont tellement sceptiques à propos de tout et qu’ils ont le sentiment qu’il n’existe pas de vérité sur laquelle nous pouvons tous être d’accord. Je pense que les gens examinent la vérité et les mensonges, et les histoires que les gens racontent auxquelles nous croyons. Tout passe au microscope depuis quelques années”.

Une série n’est pas un documentaire

À la frontière entre le documentaire et la fiction, ces séries jouent sur l’ambiguïté pour convaincre les spectateurs. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs été sous le feu des critiques, pour la manière dont elles dépeignent la réalité. C’est le cas de Pam & Tommy, accusée d’avoir pris de nombreuses libertés au cours de son récit.

Ces projets étant portés par des réalisateurs et scénaristes habitués à la fiction et à ses mécaniques, cela n’a rien de vraiment étonnant. Le but étant, pour la plupart, d’adresser un message et d’offrir aux spectateurs une occasion de se forger leur propre opinion sur la question.

Des œuvres d’intérêt public ?

Il n’y pas que sur le petit-écran que ce genre de production s’épanouit. Au cinéma, aussi, des films du genre ont permis de remettre des affaires sanitaires ou sociales sous le feu des projecteurs. On pense évidemment à Dark Waters, diffusé au cinéma en février 2020 et qui s’intéressait au scandale du puissant groupe chimique DuPont.

Interrogé par Konbini en mars 2020, Mark Ruffalo expliquait au sujet du film : “Quand je joue de vraies personnes pour moi c’est comme du journalisme. Il faut dire la vérité à propos de ces gens, c’est une responsabilité. (…) Je sais que la plupart des gens qui ont vu ce film ont arrêté d’utiliser du téflon. C’est un service rendu au public : lui assurer d’être en sécurité, lui donner le choix de s’empoisonner.”

La mini-série : clé du succès

L’appétence d’Hollywood pour des histoires juteuses n’est pas nouvelle. Au cinéma, The Social Network a marqué un tournant, en racontant l’histoire de Facebook sous le prisme du conflit qui entoure sa création. Mais alors que le box-office peine à retrouver des couleurs à travers le monde, la mini-série (une saison) semble être l’alternative toute trouvée pour les studios.

D’autant plus que cela offre aux scénaristes une opportunité de jouer les prolongations, et d’approfondir un peu plus leurs sujets. En huit heures, les créateurs peuvent explorer des pans de l’histoire qui auraient dû être passés sous silence au cinéma, pour garder le film sous la barre des deux heures.

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Source : Slash Films

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