Des milliers de box françaises inutilisables à la suite d’une cyberattaque

La guerre en Ukraine est toujours là et mobilise aussi des ressources numériques. Plus d’un vingt jours après le début de l’invasion russe, il est encore difficile de parler de cyberguerre, car aucune cyberattaque de grande ampleur n’a été détectée. Néanmoins, l’Ukraine ainsi que l’Union européenne et les États-Unis sont mobilisés. Ils surveillent notamment ce que vient de subir le satellite Ka-Sat.

Dès le début de l’offensive de Vladimir Poutine, des milliers de particuliers et d’entreprises se sont curieusement retrouvés sans connexion Internet. Le point commun de ces clients est de faire appel à des services d’Internet par satellite ; dont les modems reçoivent le signal du satellite Ka-Sat. Situé à plus de 36 000 kilomètres de l’équateur, il n’a pas été directement touché ; contrairement au réseau social de son propriétaire américain Viasat. Ciblé par l’attaque, il n’a pu que constater les dégâts et les regards se sont rapidement tournés vers le conflit ukrainien.

Des internautes français sont privés d’Internet depuis 3 semaines

L’entreprise Viasat se montre toutefois prudente et évoquait un simple « cyberévénement » en début de mois, comme l’indiquait Le Monde. Après quelques jours d’enquête, le scénario d’une cyberattaque russe semble se dessiner et cela n’est pas sans conséquence pour des milliers de Français. Les abonnés de l’opérateur Nordnet – une filiale d’Orange – et de Bigblu (détenu par l’opérateur Eutelsat) qui utilisent les services du satellite Ka-Sat sont privés de connexion depuis bientôt un mois.

Dès le 24 février, Nordnet a réagi sur les réseaux sociaux en indiquant qu’il rencontrait un « dysfonctionnement général ». Il a ajouté le 10 mars que « toutes les options afin de rétablir la connexion » étaient étudiés et que chaque client allait être contacté.

https://twitter.com/NordnetOFFICIEL/status/1496774782527979523

Une mesure rare qui peut notamment passer par le changement du modem « si cette solution s’avérait incontournable ». Et c’est bien le scénario qui semble se dessiner, comme l’explique Bigblu. Spécialiste de l’Internet par satellite, la société communique sur son site et confirme que « les modems des clients touchés doivent être remplacés ».

Les box doivent être remplacées

Concrètement, les modems des utilisateurs sont désormais brickés comme l’indiquent des témoignages sur le forum du site LaFibre.info. En l’état, il est impossible de les réparer à moins d’intervenir physiquement ; soit une solution compliquée à mettre en œuvre pour un opérateur. L’option la plus simple est de les remplacer et c’est celle retenue par Bigblu.

« Nous savons que les modems de tous les clients touchés seront rendus inutilisables et nous devons donc remplacer le matériel. Nous attendons actuellement l’avis de Viasat sur les délais de fourniture du matériel de remplacement, dont nous avons besoin pour résoudre la situation le plus rapidement possible », explique l’entreprise. Et d’ajouter : « Nous prévoyons de commencer à envoyer des modems de remplacement dès que nous les recevrons de Viasat, avec des instructions claires. Ce remplacement sera gratuit. »

Au total, 10 000 utilisateurs français seraient concernés. Nos voisins européens ne sont pas en reste et l’affaire affecte également 3 000 éoliennes en Allemagne, comme l’indique le journal Der Spiegel. Ces derniers jours, l’Ukraine a reconnu « une énorme perte de communication » suite à cette cyberattaque, note le site Le Monde. La France semble d’ailleurs une victime collatérale de cette cyberattaque qui ciblait d’abord les liaisons satellitaires ukrainiennes. Notons que si la Russie est pointée du doigt, l’enquête se poursuit pour déterminer qui se cache derrière cette attaque. L’agence Reuters a récemment révélé que des services de sécurité occidentaux ; tels que l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi) et la NSA, enquêtent sur la cyberattaque.

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