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Les Ray-Ban Stories arrivent en France, le pari risqué de Facebook

La maison-mère de Facebook, Meta, lance ses Ray-Ban connectées en France. Un pari audacieux pour ce géant au cœur de la polémique, qui rêve de métavers.

Six mois après les États-Unis et une poignée de pays, la France va découvrir les Ray-Ban Stories. Fruit de la collaboration entre EssilorLuxottica (la maison-mère de Ray-Ban) et de Meta qui s’appelait encore Facebook, ces lunettes ont été présentées en septembre 2021. Elles témoignent de la volonté du géant des réseaux sociaux de se diversifier et d’investir le segment des wearables. Les Ray-Ban Stories sont aussi un pas de plus vers le projet de métavers que Mark Zuckerberg a présenté en octobre. Le patron de Facebook a bon espoir de repousser les limites du monde physique afin que les univers réel et virtuel finissent par se confondre.

Un vaste projet qui passe notamment par le développement de lunettes, mais qui prendra du temps. Avec les Ray-Ban Stories, Meta est loin de nous faire entrer dans le futur et opte pour une approche tout en douceur. La réalité virtuelle ou augmentée n’est pas au programme, le géant américain se montrant plus pragmatique en regardant vers ses réseaux sociaux. Les lunettes du propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp sont conçus pour accompagner l’utilisateur désireux de capturer les moments forts de sa vie dans son quotidien.

Meta veut faire mieux que les Spectacles de Snapchat

La recette ne change pas et les Ray-Ban Stories qui débarquent en France sont strictement identiques au modèle dévoilé il y a quelques mois. Elles embarquent deux capteurs photo de 5 mégapixels pour prendre des photos et vidéos via une fonction de capture intégrée ; ou en mains libres par la voix. Les lunettes intègrent aussi des haut-parleurs profilés, à oreille ouverte, pour écouter de la musique ou des podcasts. Trois microphones se chargent d’assurer la transmission de la voix lors des appels ou lors de l’enregistrement de vidéos.

Mark Zuckerberg assure que les lunettes connectées vont marquer la décennie 2020, comme le smartphone en son temps. Pour l’heure, les Ray-Ban Stories viennent compléter l’incontournable téléphone plutôt que de le remplacer. Meta propose d’ailleurs une application Facebook View sur iOS et Android pour importer, éditer et partager ses contenus (photos ou vidéos) sur les plateformes sociales. Outre Facebook, Instagram, WhatsApp ou Messenger évoquent Twitter et « d’autres » services. Avec ses lunettes, Meta vise notamment les Spectacles de son concurrent Snapchat ; tandis que la présence de haut-parleurs permet de répondre aux Bose Frames.

Les mêmes lunettes, avec des nouveautés logicielles

Les Ray-Ban Stories ont pris leur temps avant de poser leurs valises en France, mais cette patience est récompensée. Le géant américain a pu peaufiner son sujet et se baser sur les retours des utilisateurs américains pour apporter de nouvelles fonctionnalités.

À leur sortie, les Ray-Ban Stories devaient composer avec une limite d’enregistrement fixée à 30 secondes. Elles pourront désormais enregistrer jusqu’à 60 secondes de vidéo et Facebook laisse le choix. Il sera possible de basculer entre 30 et 60 secondes comme durée maximale d’enregistrement dans les paramètres de l’application View. Une mise à jour sera proposée en avril et permettra de déployer les commandes vocales en français et en italien pour une expérience mains libres adaptée.

Facebook View
© Meta

Autre nouveauté, Meta ajoute des notifications sonores qui vous alertent lorsque la batterie est faible ; si l’espace de stockage est presque plein ou si les lunettes sont en surchauffe. D’autres nouveautés liées aux commandes vocales et aux appels téléphoniques sont prévues, mais elles seront d’abord proposées en anglais. En revanche, l’application View va bien s’offrir une version en français, espagnol, néerlandais et allemand.

La marque prévoit enfin de proposer quatre nouvelles associations de coloris. Au total, les Ray-Ban Stories seront disponibles en 28 modèles différents avec des montures classiques du lunetier (Wayfarer, Round et Meteor). Il est même possible d’opter pour des verres correcteurs et de filtrer la lumière pour s’adapter à l’environnement. Notez que la boutique Instagram de Ray Ban propose de les essayer virtuellement grâce à l’effet Spark AR.

Qui est prêt à laisser Facebook filmer son quotidien ?

Cette sortie européenne est un pari risqué pour un groupe qui enchaîne les polémiques. Régulièrement dans le viseur de l’Europe (et de nombreuses régions), Meta ne peut échapper aux questions liées à la protection de la vie privée. L’ex-Facebook prend d’ailleurs les devants en affirmant que la confidentialité est « au cœur du produit », grâce notamment à des fonctions matérielles.

La firme consacre une page complète à ce sujet pour les porteurs des lunettes et leur entourage. Les Ray-Ban Stories sont dotés d’une LED de capture qui permet aux autres personnes de savoir si le porteur est en train de prendre une photo ou de filmer. Toutefois, cet indicateur apparaît comme assez discret et peu visible à la lumière du jour, sans oublier la possibilité de la dissimuler. Pour cela, Meta compte également sur le bon sens des utilisateurs et propose des conseils dans son application View. « Il s’agit notamment de suggestions telles que l’extinction des lunettes lorsque vous êtes dans des lieux privés et l’utilisation d’un geste clair pour indiquer à votre entourage que vous êtes sur le point de capturer du contenu », nous explique Meta.

Ray-Ban Stories
© Meta

Une campagne de sensibilisation sera visible à compter d’avril, afin de mettre en avant « l’importance d’arrêter l’enregistrement en cas de non-consentement ». La prise de photos en présence de mineurs sera également au programme tandis que Meta rappelle qu’il n’a pas accès aux contenus capturés avec les lunettes.

Les Ray-Ban Stories seront disponibles à partir du 14 avril en France, au prix de 329 euros. Elles arrivent aussi en Espagne, en Autriche et en Belgique dès le 17 mars.

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