Le Canada vient d’autoriser MDA, le géant canadien de l’aérospatiale, à répondre à l’appel du gouvernement ukrainien dans le cadre de l’invasion russe. Elle consacrera désormais l’un de ses satellites à la collecte d’images radar des zones reculées du champ de bataille.
Le satellite en question est équipé d’un radar à synthèse d’ouverture (RSO). Il s’agit d’un instrument composé de deux éléments; un radar qui réalise l’acquisition initiale, et un système de traitement qui permet d’améliorer considérablement la résolution de l’image finale. C’est donc un outil stratégique d’une importance considérable, puisqu’il permet d’observer la cible dans n’importe quelles conditions, ou presque.
L’œil sur Moscou
“Le RSO est unique de par sa capacité à voir la surface indépendamment des conditions météorologiques ou de la couverture nuageuse”, explique Mike Greenley, PDG de MDA dans un communiqué. “Ces images seront fusionnées et comparées à celles produites par d’autres entreprises dédiées à l’observation commerciale de la Terre afin de produire des rapports quasiment en temps réel pour le compte du gouvernement ukrainien”, détaille-t-il.
Le communiqué ne précise cependant pas sur quelles autres sources de données ils comptent se baser. Space.com suggère qu’il pourrait s’agit de Capella Space, une entreprise basée dans le Colorado qui a également braqué son RSO sur le champ de bataille. “Nous continuerons à proposer de l’imagerie satellite à autant d’acteurs que possible dans cette période difficile”, affirme l’entreprise dans un communiqué.
Plusieurs autres satellites déjà sur les rangs
Mais ils pourraient également partager des données avec des entreprises qui utilisent d’autres systèmes d’imagerie que le RSO, notamment les firmes liées de près ou de loin à l’Ukraine. D’après le site Groundstation, cela concerne notamment EOS Data Analytics. Max Polyakov, PDG ukrainien de la firme, a annoncé que cette dernière avait “mis à jour sa plateforme pour analyser la situation militaire” et en faire part à l’armée ukrainienne.
L’américain Maxar fait aussi partie des principaux fournisseurs d’imagerie satellite, même si l’entreprise n’a publié aucune prise de position officielle. Le 28 février dernier, son PDG Daniel Jablonsky affirmait néanmoins dans une interview à Space News que l’entreprise avait “mis la majorité de son imagerie à disposition des organisations qui combattent la désinformation”, et qu’elle espérait que cette contribution pourrait contribuer à la paix.
On peut encore citer les Américains Planet, BlackSky et Satellogic ou le néerlandais OPT/NET, une entreprise spécialisée dans le traitement de données grâce à l’intelligence artificielle. Tous espèrent également contribuer à une résolution rapide du conflit en mettant leurs services à disposition. Espérons que ces contributions permettront effectivement d’alléger le bilan, dans un contexte où Vladimir Poutine a menacé de représailles tous les pays qui apportaient leur aide à l’Ukraine.
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