Privateer, l’entreprise co-fondée par Steve Wozniak , a officiellement dévoilé sa toute première création après des mois d’opérations furtives; il s’agit d’une application de tracing spatial qui permet à n’importe qui de localiser les satellites en orbite, de les visualiser, et même de suivre les déchets spatiaux à la trace.
Privateer n’a pas vocation à concurrencer les constructeurs que sont SpaceX, Blue Origin ou encore Virgin Galactic. Son coeur de métier, c’est avant tout les données; son objectif principal, c’est de mettre en place une infrastructure permettant de suivre à la trace les “centaines de millions” d’objets en orbite autour de notre planète, en particulier les déchets.
Une carte en accès libre (pour l’instant)
Wayfarer représente la première émanation concrète de ce système qui suit actuellement plus de 27.000 objets à la trace. Concrètement, elle prend la forme d’une carte en trois dimensions qui est (pour l’instant) disponible en accès libre sur le site de Privateer (à cette adresse).
On peut y repérer des tas d’objets classés par catégorie. On y trouve notamment les principaux satellites en activité, mais aussi les satellites inactifs, les débris, les corps de fusées à l’abandon,mais aussi une grande quantité d’objets dont la nature reste encore à définir. Il suffit de cliquer sur l’un d’entre eux pour accéder à tout un tas de paramètres orbitaux comme sa vitesse par rapport à la Terre, son axe semi-majeur, ou encore le temps qu’il faut à l’objet pour effectuer une rotation complète autour de la planète.
Un axe de travail fondamental pour l’aérospatiale de demain
C’est un passe-temps intéressant pour les passionnés. Mais c’est surtout le genre d’outil qui sera bientôt indispensable aux agences et aux gouvernements pour gérer correctement la menace que représentent les déchets spatiaux pour l’aérospatiale du futur. En effet, tous ces objets constituent des menaces de premier plan pour tout vaisseau ou appareil en orbite.
“Nous sommes à un point de basculement clair, à l’aube d’une croissance exponentielle de l’espace commerciale”, explique le cofondateur d’Apple à CNN. “Disposer d’une meilleure compréhension globale des objets déjà en orbite est critique pour la pérennité de cette nouvelle économie spatiale”, insiste-t-il.
C’est une problématique dont les principaux acteurs du secteur sont déjà parfaitement conscients; il existe déjà plusieurs programmes dont l’objectif est de suivre ces objets à la trace. Longtemps, c’est le gouvernement américain qui a assumé cette tâche en solitaire par l’intermédiaire de la NASA. Il existe aussi des services privés qui se sont installés sur ce créneau, comme la startup française Share My Space.
Privateer veut aller encore plus loin, et suivre à la trace les objets que le reste de l’industrie laisse de côté pour diverses raisons techniques. Elle espère ainsi proposer la base de données la plus étoffée qui soit afin d’éviter un scénario catastrphe de type syndrome de Kessler.
Il sera intéressant de voir à qui, et surtout comment Privateer réussira à vendre ses services. Si elle réussit ses débuts, elle pourrait bien s’offrir la part du lion d’un marché qui pourrait devenir très rémunérateur.
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