Dans une conférence de presse relayée par Space.com, la NASA a enfin levé le voile sur les dernières étapes du vol-test d’Artemis 1. Comme on pouvait s’y attendre, celui-ci a pris un peu de retard, mais les premières échéances commencent à se préciser pour ce printemps.
À l’origine, l’agence espérait lancer un premier vol d’essai d’Artemis 1, sans équipage, dès le mois d’avril. Elle espère désormais pouvoir y parvenir en mai, mais ce délai pourrait également être insuffisant d’après Tom Whitmeyer, co-responsable des systèmes d’exploration à la NASA. “Nous continuons à évaluer la viabilité de la fenêtre de mai, mais nous reconnaissons aussi qu’il nous reste beaucoup de travail”, concède-t-il.
La NASA reste tributaire de la danse des planètes
En effet, comme toujours dans le cas d’une mission spatiale et surtout interplanétaire, le lancement ne peut pas avoir lieu n’importe quand. Il faut attendre que les conditions optimales soient réunies, en particulier la position des deux corps célestes l’un par rapport à l’autre; on parle alors de “fenêtre“. Cela implique de lancer l’engin au bon moment, avec la bonne vitesse, et sur la bonne trajectoire sous peine de devoir réaliser des corrections coûteuses en carburant, et donc inacceptables d’un point de vue logistique.
Cette fenêtre est aussi définie par d’autres paramètres logistiques annexes. Par exemple, la capsule Orion fonctionne à l’énergie solaire, mais elle ne peut accumuler que 90 minutes de réserve. Il faut donc s’assurer de réaliser le lancement à un moment où l’engin ne passera pas plus d’une heure et demie dans l’ombre de la Terre.
Dans ce cas précis, les conditions optimales ne seront pas réunies avant le 7 et le 21 mai. Et si elle n’est pas prête à temps, l’agence sera forcée de repousser ce test à la fenêtre suivante; celle-ci court du 6 au 16 juin. Dans l’éventualité où celle-ci serait également dépassée, il faudra à nouveau patienter jusqu’à début juillet.
Premiers tests en conditions quasi réelles
La NASA espère donc pouvoir progresser rapidement pour ne pas repousser cette échéance outre mesure. Désormais, la priorité va être de boucler la première répétition en conditions quasi réelles pour la capsule Orion. C’est elle qui sera montée au sommet du lanceur Space Launch System. A terme, elle transportera des équipements scientifiques lors d’un petit tour de manège autour de la Lune.
En particulier, les ingénieurs vont devoir s’attaquer à une batterie d’examens baptisée “wet dress rehersal”. C’est une étape critique; en effet, il s’agit d’un test au cours duquel le véhicule embarquera également tous les fluides nécessaires à la propulsion. Cela comprend notamment l’oxygène et l’hydrogène liquides.
L’objectif sera de confirmer l’étanchéité et la fiabilité de tous les systèmes qui accueilleront ces fluides à bord de l’engin. Il faudra ensuite vérifier que tous les autres systèmes se comportent comme prévu dans ces conditions relativement proches du vrai décollage. Dans l’idéal, la NASA espère y parvenir dès mars prochain.
Objectif Lune en 2025
Si ces tests sont concluants, la NASA aura passé le cap d’une étape cruciale pour son grand retour sur la Lune. Elle pourra alors aborder son premier vrai vol d’essai sereinement. Cela marquera aussi le début des préparatifs pour Artemis 2. Cette seconde mission, qui enverra des astronautes en orbite de la Lune, constituera la dernière étape majeure avant 2025.
C’est à cette date que les responsables de la mission Artemis 3 espèrent enfin pouvoir rallier la Lune. Mais cette fois, Orion et le SLS ne seront plus de la partie; les astronautes embarqueront à bord de matériel estampillé SpaceX, malgré l’interminable feuilleton judiciaire qui a opposé Elon Musk et la NASA à Jeff Bezos. Il conviendra donc de prêter une attention toute particulière à ces tests qui vont conditionner tout le calendrier de ces missions grandioses.
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