La NASA est déjà à l’avant-garde de la technologie dans de nombreuses disciplines, et continue de faire partie des grands moteurs d’innovation à l’échelle mondiale. Mais ce n’est pas parce que l’on est une institution tournée vers l’avenir qu’on se doit forcément de se jeter toutes les nouvelles tendances; l’agence l’a prouvé en rappelant son positionnement sur la question des Non-Fungible Tokens. (NFTS)
Ces objets virtuels sont en substance des titres de propriété d’objets numériques (notamment des images) présentés comme actuellement infalsifiables, car basés sur la technologie de la blockchain, la même que celle qui sous-tend le monde des cryptomonnaies. C’est un sujet extrêmement clivant; certains y voient une bulle économique basée sur du vent, d’autres y voient l’avenir de la culture et du divertissement.
Mais où que l’on se place sur ce spectre, ce qui est indéniable, c’est que ces jetons sont très en vogue en ce moment. De véritables fortunes s’échangent tous les jours par cet intermédiaire. Une situation qui a permis à certains individus, parfois très jeunes, de faire fortune du jour au lendemain.
On pourrait donc s’attendre à ce que la NASA entre également dans la danse. Après tout, l’agence dispose d’un statut qui pourrait instantanément en faire un titan sur ce marché. Elle produit régulièrement des images exceptionnelles d’un point de vue esthétique; de plus, elles sont également d’une grande valeur scientifique et symbolique. Certains observateurs ont donc estimé que la NASA pourrait vouloir capitaliser dessus.
Une question d’image de marque
Mais au grand dam des clients potentiels qui étaient déjà prêts à passer à la caisse, l’institution vient tout simplement de couper court à cette discussion : il n’y aura jamais, sous aucun prétexte, de NFT aux couleurs de la NASA. Point barre. La raison invoquée : il s’agit d’une question de contrôle de son image de marque.
“Les NFTs sont, en substance, des jetons numériques possédés par un individu sous forme d’un produit informatisé “unique” au monde. La NASA ne souhaite pas y associer son image, et ne souhaite pas que son image soit utilisée à ces fins”, insiste l’agence dans un communiqué. Elle enchaîne ensuite avec fermeté sur un avertissement aux petits malins qui seraient tentés d’essayer de produire des NFT estampillés “NASA” au nez et à la barbe de l’agence. “Il est illégal de revendiquer un droit d’auteur – ou tout autre droit – sur du matériel produit par la NASA”, insiste l’agence.
Ce droit d’auteur concerne bien évidemment les logos de la NASA. Mais il couvre également l’intégralité des photos, vidéos, ou autres contenus numériques de l’agence. Et elle ne veut vraiment, vraiment pas les voir finir sous forme de NFT. “La NASA n’approuve aucune forme de monétisation en rapport avec les NFTs, dans la mesure où elles ne sont pas en adéquation avec la catégorie de produits approuvés par l’agence au niveau de la monétisation”, peut-on également lire dans les nouvelles directives commerciales de l’agence.
C’est une décision qui décevra certainement les adeptes de cette nouvelle technologie. Les passionnés d’espace qui auraient aimé posséder un petit morceau de ciel rien qu’à eux feront aussi grise mine. Mais au bout du compte, c’est certainement la décision la plus pragmatique que pouvait prendre l’agence par rapport à son statut assez particulier. Elle s’évite un éventuel problème d’image, et envoie également un message presque philosophique du même coup : l’espace n’appartient à personne, ni dans la loi spatiale internationale… ni sous forme de NFTs, apparemment.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.