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Même les plus hauts glaciers de l’Everest fondent à une vitesse terrifiante

Une étude de chercheurs américains dresse un tableau inquiétant de l’état de santé des glaciers de l’Everest, qui fondent à une vitesse vertigineuse.

On pourrait s’attendre à ce que des glaciers situés à plusieurs kilomètres d’altitude, au beau milieu de l’Himalaya, soient relativement épargnés par le réchauffement climatique. Il n’en est rien; une étude parue la semaine dernière affirme que le South Col Glacier, une masse de glace perchée à plus de huit mille mètres qui relie le mont Everest au Lhotse, aurait perdu l’équivalent de 2000 ans de glace en l’espace de trois décennies.

Pour parvenir à cette conclusion inquiétante, les chercheurs de l’Université de Maine, aux États-Unis, ont dû battre quelques records pour la science; en effet, ils ont installé les deux stations météorologiques et collecté les échantillons de glace les plus élevés au monde. Le prélèvement, en particulier, était très important, car la glace peut jouer un rôle d’archive climatique; avec une carotte de glace suffisamment longue, il est possible de remonter toute l’histoire du glacier pour savoir comment il a évolué au fil du temps.

Armée de ces données, l’équipe a généré plusieurs modèles prédictifs qui lui a permis de proposer des estimations chiffrées. Et les conclusions sont tout sauf encourageantes. En effet, les chercheurs ont estimé que cette étendue de glace perdrait l’équivalent de plusieurs décennies de glace chaque année. Au cours des 25 dernières années, le South Col Glacier aurait ainsi perdu près de 54 mètres d’épaisseur. Et l’origine de ce changement est tout sauf inattendue : comme souvent, l’activité humaine a joué un rôle disproportionné par rapport à l’évolution naturelle attendue.

“Cette étude répond à l’une de nos questions principales, à savoir si les glaciers les plus en altitude sont également impactés par le changement climatique d’origine humaine”, explique Paul Mayewski, co-auteur de l’étude, dans un communiqué. “La réponse est un “Oui” retentissant, et cet impact est particulièrement significatif depuis la fin des années 1990”, affirme-t-il dans un communiqué.

Bientôt, l’écharpe blanche des plus hauts sommets du monde pourrait relever de l’histoire ancienne… © Christopher Burns – Unsplash (Image d’illustration)

Un réservoir vital pour des millions d’humains

C’est à cette date que la couche externe, qui commençait déjà à fondre très lentement depuis les années 50, a fini par rendre l’âme. Cet événement a constitué un point de basculement important, puisqu’il a privé le glacier de sa couche protectrice. En effet, cette couche composée majoritairement de neige réfléchit particulièrement bien les rayons du soleil. Elle joue donc le rôle de bouclier en renvoyant l’énergie qui finit autrement sa course directement dans le glacier, avec les conséquences que l’on connaît.

Depuis la disparition de cette couche, la glace se retrouve directement exposée aux agressions de notre étoile. Cette situation a considérablement accéléré la fonte du glacier, à tel point qu’aujourd’hui, les chercheurs estiment qu’il est déjà condamné. “Le South Col Glacier semble promis à une régression rapide”, indiquent-ils dans leur étude.

C’est un constat relativement inquiétant, même par rapport aux rapports sordides qui témoignent de la fonte des glaces à grande échelle. Rappelons qu’il s’agit d’une masse de glace gigantesque, conservée en altitude dans l’une des zones les plus froides au monde. Si le South Col Glacier fait lui aussi les frais du réchauffement climatique, cela suggère qu’à terme, aucune masse de glace au monde ne pourra échapper à son emprise – y compris les autres glaciers de l’Himalaya, dont le déclin semble tout aussi inéluctable. Une perspective glaçante, dans la mesure où plus d’un milliard de personnes dépendent directement de l’eau stockée dans les multiples glaciers de l’Himalaya selon LiveScience.

Le texte de l’étude est disponible ici.

 

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7 commentaires
  1. Vous vous rendez compte que votre article est bourré de conditionnel et donc vous tentez d’affoler les gens avec du conditionnel ?

    Vous vous rendez compte que toutes les prédictions covidienne de ces 2 dernières années étaient bourré de conditionnel et TOUTES se sont avéré fausse et surestimé entre X5 et X10.

    Donc pourquoi on devrait croire cette étude qui elle aussi est bourré de conditionnel ?

    Enfin bref, faites votre boulot de journaliste même si de ce que j’ai lu, vous n’en avez que la carte et encore.

  2. Bonjour @Misen,

    La présence de conditionnel ne constitue en rien une tentative d’ “affoler” qui que ce soit, contrairement à ce que vous affirmez. Comme de très nombreux papiers traitant de prévisions climatiques, cet article (au même titre que le papier de recherche présenté en source) comporte effectivement du conditionnel pour une raison très simple : la climatologie se base majoritairement sur ce qu’on appelle des modélisations. En l’occurrence, les données issues de ces modèles ont été jugées suffisamment significatives par les chercheurs pour qu’ils puissent présenter ces conclusions, mais un modèle souffrira toujours d’un certain écart avec la réalité. La présence d’une dose de conditionnel est donc inévitable, car ces études ne cherchent pas qu’à affirmer des choses; elles doivent également illustrer les limites de leur méthodologie – d’où l’usage du conditionnel.

    Mais cela n’enlève rien à la pertinence de ces travaux qui illustrent un phénomène indiscutable malgré la présence de conditionnel. Pour répondre à votre question, il y a de bonnes raisons d’y croire, à commencer par le fait que ces travaux ont été publiés dans une revue prestigieuse appartenant au groupe Nature. Comme toutes les études qui y figurent, celle-ci a également fait l’objet d’un processus de revue par les pairs et a donc été validée par d’autres professionnels de la discipline.

    Je précise également que les modélisations en épidémiologie (dans le cas du Covid-19) et en climatologie sont basées sur des concepts et des méthodologies très différents. Il n’existe donc aucun lien entre les conclusions de ces différents travaux – sans parler du fait que les modélisations hasardeuses étaient loin de concerner “toutes” les études sur le coronavirus.

    Bien cordialement et en vous remerciant de votre lecture,
    Antoine Gautherie

  3. Et vous, vous rendez-vous compte de vos accusations risibles, qui ne sont que le prétexte d’un extrémiste trop occupé à nier des évidences pour prendre le temps d’être honnête avec lui-même ?

  4. Bonjour nous avons été a plusieurs conférences sur le climat..a l une d entre elle Yves Hérody spécialiste des dégâts des sols .nous avait expliqué qu’il fallait 3kg équivalent pétrole ou gaz pour .fixer 1kg d azote. En agriculture il faut à environ 200 kilogrammes par ha .contrairement au méthode moderne nous avons choisis l agriculture bio et fixé l azote avec des légumineuses et des bactéries car nous avions peur des effets du réchauffement climatique. Un exemple parmi d’autres. C’ÉTAIT IL Y A 30 ANS !.nous avions démissionné de nos postes de fonctionnaires car le temps nous était compté. Je pars traire mes vaches. Bonne journée à vous Patrice weber

  5. “Ils ont beau culmininer à plus de 8kms d’altitude” en description de la photo de l’Ama Dablam (6812 m d’altitude).
    Deuxième photo toujours pas l’Everest, photo prise sur le site trek magasine.
    Faites un minimum d’effort…

Les commentaires sont fermés.

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