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Cette naine blanche a été surprise en train de dévorer une planète morte

Un avant-goût du sort qui attend vraisemblablement la Terre lorsque le Soleil rendra son dernier souffle dans plusieurs milliards d’années.

Les trous noirs sont connus pour être de véritables gloutons, mais ils ne sont pas les seuls à pouvoir dévorer leur voisinage; depuis plusieurs années, de plus en plus d’indices semblent indiquer que certaines étoiles – les naines blanches en particulier – auraient aussi tendance à engloutir leurs congénères. Et c’est précisément ce que des astronomes anglais ont observé indirectement pour la toute première fois.

Au cours de sa vie, une étoile passe par différents stades. Les étoiles dites de la séquence principale, comme le soleil, sont le siège de réactions thermonucléaires à la puissance phénoménale. Une fois le carburant indispensable à ces réactions épuisées, elles peuvent emprunter deux voies distinctes en fonction de leur masse : les plus massives deviennent des étoiles dites supergéantes, tandis que la majorité d’entre elles deviennent des géantes rouges. Ces dernières continuent d’enfler et de refroidir progressivement, jusqu’à éjecter toute la partie périphérique de l’étoile; elle laisse alors derrière elle une naine blanche, qui correspond très sommairement au cœur de l’étoile.

Cette dernière phase, extrêmement violente, se concrétise par une gigantesque éruption de gaz surchauffé qui détruit tout sur son passage. Même les planètes environnantes ne peuvent y échapper, et la plupart du temps, elles sont littéralement réduites en poussière et autres petits fragments. Ce matériel s’accumule alors dans un disque autour de la naine blanche nouvellement formée.

Dans l’atmosphère de certains de ces astres, plusieurs équipes ont déjà repéré des traces d’éléments lourds comme le fer. Cela suggère que ces naines blanches, qualifiées de “polluées”, ont tendance à dévorer les restes des planètes mortes qui orbitent un peu trop près. Une tendance nécrophage déjà documentée dans le cadre d’étoiles à neutrons, et que l’on devrait aussi pouvoir observer autour des naines blanches d’après les modèles actuels. Mais cela restait encore à démontrer dans ce cas de figure précis, et c’est ce que sont parvenus à faire les chercheurs anglais.

Un avant-goût du futur du Système Solaire

Pour tenter de confirmer cette hypothèse, l’équipe de l’université de Warwick s’est attaché les services du télescope Chandra. Cet instrument qui observe dans le domaine des rayons X leur a permis de se concentrer sur G29-38, une naine blanche polluée située à environ 45 années-lumière de la Terre. Ils sont ainsi parvenus à détecter des émissions de rayons X caractéristiques d’une activité à la surface de l’étoile.

À partir de l’intensité du rayonnement, ils ont pu estimer la température de l’explosion qui l’a causé, en l’occurrence un million de degrés Celsius. Or, ce résultat colle parfaitement aux modèles qui cherchent à simuler l’impact d’un cadavre de planète avec une naine blanche. Ils en ont donc conclu que G29-38 venait d’avaler tout rond la dépouille d’une de ses anciennes planètes, ou plutôt ce qu’il en reste après la déflagration de l’étoile.

C’est une observation significative pour les astronomes, car cette particularité des naines blanches pourrait jouer un rôle déterminant dans leur cycle de vie. Or, plus de 95% des étoiles de la Voie Lactée finiront leur vie dans cet état. La compréhension des mécanismes des naines blanches est donc fondamentale pour notre compréhension de la dynamique globale de l’univers… et nous offre un avant-goût glaçant du sort qui attend vraisemblablement notre Terre d’ici quelques milliards d’années.

Le texte de l’étude est disponible ici.

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