Encore une fois, une triste nouvelle vient nous rappeler l’état déplorable dans lequel se trouvent certains de nos écosystèmes; les autorités australiennes viennent de déclarer que le Koala, ce petit marsupial emblématique de l’île, allait désormais être classé parmi les espèces menacées dans trois des six états du pays (Queensland, New South Wales et Australian Capital Territory).
Cette décision est une réponse aux sollicitations de nombreuses institutions et organisations locales. Celles-ci ont fustigé l’inaction du gouvernement vis-à-vis de cet emblème national depuis plusieurs années; en effet, ces groupes ont constaté un déclin net et de plus en plus marqué des populations de koalas. Un crève-cœur, alors qu’ils étaient encore présents en abondance assez récemment.
Cette tendance qui inquiète particulièrement les chercheurs; d’après le plus grand groupe de conservation des koalas cité par la BBC, il pourrait rester moins de 50.000 koalas à l’état sauvage. Un constat particulièrement alarmant pour Stuart Blanch, un scientifique affilié à la branche australienne de WWF. “Les koalas sont passés d’animaux sans statut particulier à celui d’espèce vulnérable, puis protégée en moins d’une décennie”, explique-t-il. “C’est choquant de constater à quel point ce déclin a été rapide”, se désole-t-il.
Maladie, industrie et réchauffement climatique
Les observateurs expliquent qu’ils souffrent du déclin de leur habitat naturel. Depuis des années, ce dernier a été ravagé par les retombées des immenses exploitations minières australiennes et du réchauffement climatique. Ces pauvres marsupiaux se sont retrouvés dans un véritable cul-de-sac écologique en l’espace de quelques années à peine; ils doivent faire face à la sécheresse, à la maladie ou encore aux incendies et autres aléas climatiques, pour ne citer qu’eux.
En effet, l’Australie est connue pour son industrie minière très développée. Dans certaines régions, en particulier sur la côte Est et dans l’Ouest, on trouve de nombreux gisements de minerai; le sous-sol australien regorge de ressources comme l’or, le fer, le plomb, le nickel, le zinc… Pour en tirer profit, les exploitants creusent d’immenses carrières qui s’étendent à perte de vue. Et bien souvent, cela se traduit par la destruction de l’habitat naturel des koalas.
Les koalas souffrent également des conséquences du réchauffement climatique. Ils ont par exemple été parmi les premières victimes des gigantesques incendies qui ont ravagé une grande partie du territoire lors de la terrifiante saison 2019-2020.
Mais l’industrie est bien loin d’être le seul souci des koalas. Ceux-ci sont aussi de vraies arches de Noé à pathogènes divers et variés, et doivent donc composer avec des maladies particulièrement tenaces. De très nombreux individus sont ainsi porteurs d’un nombre incroyable de micro-organismes néfastes pour leur santé. On peut citer les tiques, le KoRV (une forme de rétrovirus, comme le VIH) ou Chlamydia pecorum, un micro-organisme qui provoque tout un faisceau de symptômes délétères comme des encéphalomyélites, de l’arthrite, des conjonctivites…
L’officialisation de ce statut est une bonne nouvelle pour leur conservation. Mais malheureusement, elle ne se suffira pas à elle-même. “C’est une décision bienvenue, mais qui n’empêchera pas les koalas de se rapprocher de l’extinction tant que la législation ne donnera pas de raison aux propriétaires d’agir pour la conservation de leur habitat”, explique Stuart Blanch.
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