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Meta menace de boycotter l’Europe, mais pourquoi ?

L’empire de Mark Zuckerberg menace de couper Facebook et Instagram en Europe. Une décision qui aurait de lourdes conséquences pour tous les partis.

Meta peut-il vraiment se passer du marché européen ? C’est en tout cas la menace latente qui plane sur les utilisateurs et utilisatrices du vieux continent. Dans un document de 134 pages déposé à la SEC, le régulateur américain en charge des marchés financiers, la société de Mark Zuckerberg estime que si aucun accord n’est rapidement trouvé pour réguler l’échange de données entre l’Europe et les États-Unis, Facebook et Instagram pourraient tout simplement disparaître de nos vertes contrées.

Pourquoi Facebook remet en cause sa présence en Europe ?

En cause dans cette affaire, plusieurs outils utilisés par Facebook et bon nombre de GAFAM pour le transfert de données transatlantiques. Concernant l’un d’entre eux tout particulièrement — le Privacy Shield — Meta indique : “Ce cadre de transfert sur lequel nous nous appuyions pour les données transférées de l’Union européenne vers les États-Unis a été invalidé en juillet 2020 par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)”. D’autres protocoles n’ont quant à eux pas encore été retoqués par l’Union européenne, mais font actuellement l’objet d’un “examen réglementaire et judiciaire”. De quoi inquiéter Facebook.

Alors qu’une première décision européenne est attendue d’ici juin, Meta estime désormais que si aucun accord de transfert de données n’est trouvé par la suite, le groupe se verrait “probablement” dans l’impossibilité de proposer ses services en Europe. En attendant une réponse ses régulateurs concernés, les GAFAM réclament désormais une approche “proportionnée et pragmatique pour minimiser les perturbations pour les milliers d’entreprises”.

Il faut dire que si Facebook et Google ont gros à perdre dans l’affaire, les plus impactés pourraient être les petites entreprises, qui ne seraient plus en mesure de faire appel à des serveurs cloud américains (et vice-versa). Dans un billet de blog, la firme de Mountain View a elle aussi, exhorté l’Europe à créer un nouveau cadre pour les transferts de données entre l’Europe et les États-Unis. Notons que la menace n’est pas nouvelle, et fait même figure de marronnier : en 2020 déjà, Mark Zuckerberg avait brandi l’idée d’un boycott européen après un bras de fer opposant son entreprise à la CNIL irlandaise. 

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16 commentaires
  1. Même pas cap.
    Puis quand on fait des menaces, ça marche mieux quand est crédible.
    Ils ont dévissé en bourse sévèrement pour une légère baisse de visiteurs et se priver d’un marché de près de 500 millions d’habitants ça va passer crème?

  2. Et sinon décentraliser les données en obligeant une gestion sur des serveurs locaux européen c’est pas possible ? Ça serait bien d’être un jour indépendant de certains…

  3. Mais pour qui se prend Mark Zuckerberg, qui a émergé grâce à une petite idée, certes pratique, mais que n’importe lequel de ses semblables auraient pu avoir avant lui ? Qu’il coupe donc tout ça ne fera qu’un peu moins de bêtise accessible via Internet !

  4. C’est une très bonne idée. En coupant l’accès à l’Europe, le reste du monde trouvera d’autres réseaux sociaux pour pouvoir communiquer avec les européens. Et éventuellement, des réseau sociaux européens verront le jour et deviendront populaire.

  5. facebook a prix un coup de vieux terrible en une rafale de vent. Puis la pertinence est devenu tellement nulle. A force de vouloir faire mal aux profiteurs (ceux qui ont compris cmt fonctionne l’algo) ils se sont tués eux-même. Coucou insta aussi ..

  6. @Asperge1truc – @herve

    Auparvant les échanges de données Europe-US étaient régis par le privacy shield (accord EUR-US). L’arrêt Schrems II de la cours européenne de justice à invalidé ce protocole d’échange de données car ils ne garantissait pas un niveau de protection de données adéquat.

    Depuis Schrems II, l’Europe autorise les transferts de données hors EU pour autant que le sujet des données (vous et moi, les européens quoi) voient leur données personnelles au moins autant protégées qu’en Europe. Ce n’est de facto pas le cas aux US (sinon il n’y aurait pas eu l’arrêt Schrems II).

    Une délocalisation en Europe n’est pas la solution car l’Europe considère que les transferts de données sont autant l’envoi de données personnelles hors Europe que la consultation de ces données depuis l’extérieur. Et comme facebook souhaite exploiter/analyser ses données pour les revendre aux US et ailleurs … Donc même stocké sur le sol européen, suite à l’exploitation US des données, cela devient un transfert de données personelles hors Europe versune pays ne protégeant pas suffisamment les données persos et donc c’est interdit.

  7. @moose ah M.. I merci pour la précision, je connaissais le privacy shield.j’ai zappé Schrems II (pas bien ). ca remet en cause 2 ou 3 traitements dans ma boite çà…

    par contre ce n’est qu un arret ” europeen” et on connait la facilité avec laquelle les gafam s’assoient dessus avec aise.- (3 fois hélas )

  8. L’expression française c’est “pour toutes les parties” et non pas “tous les partis”… on n’est pas dans le politique.

Les commentaires sont fermés.

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