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Un variant plus virulent et contagieux du VIH a été identifié

Il ne présente pas de risque pandémique, contrairement au Covid-19, mais ces travaux rappellent que la lutte contre VIH est encore loin d’être terminée.

Vous connaissez déjà les innombrables variants du SARS-CoV-2,le virus à l’origine du Covid-19 original. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Des chercheurs de l’université d’Oxford viennent de présenter la découverte d’un nouveau variant hautement virulent du HIV-1, le virus responsable du SIDA.

Lorsque les virus comme le VIH ou le SARS-CoV-2 répliquent leur matériel génétique, la machinerie cellulaire commet régulièrement quelques erreurs. Le génome a donc tendance à subir des mutations qui peuvent être transmises à la descendance. Celles-ci sont habituellement réparées par la machinerie cellulaire. Mais au fil des réplications, ce processus peut aboutir à des mutations significatives;  la structure et le fonctionnement du virus s’en retrouvent donc altérés. On peut alors assister à l’apparition de variants, qui sont très sommairement d’autres versions du virus original.

Dans le cas du SARS-CoV-2, ces virus se nomment Gamma, Delta ou encore omicron; nous découvrons aujourd’hui le HIV-VB, que les chercheurs anglais ont identifié chez 17 patients séropositifs en Europe et en Ouganda. C’est très loin d’être le premier variant identifié dans le cadre du VIH; il s’agit même d’un des virus qui mutent le plus rapidement.

Plus virulent et plus contagieux que le VIH-1

La mauvaise nouvelle, c’est que celui-ci serait plus virulent que les autres. Après avoir analysé les prélèvements des patients atteints du variant, les chercheurs ont remarqué qu’ils présentaient une charge virale en moyenne 5,5 fois supérieure aux patients atteints de la souche la plus commune, le HIV-1. De plus, il  provoquerait également une “réduction deux fois plus rapide des lymphocytes TCD4”, des acteurs indispensables de la réponse immunitaire.

Concrètement, cela signifie qu’il serait également plus virulent. Les personnes infectées par ce variant seraient susceptibles de développer le Syndrome d’Immunodéficience Acquise – la dernière phase de l’infection au VIH – plus rapidement qu’avec les autres formes. Selon le prestigieux journal Nature, qui a consacré un article à cette découverte, les patients atteints du HIV-1 développent le SIDA 6 à 7 ans après l’infection. Dans le cas du variant VB, ce délai tomberait sous la barre des trois ans.

Une piqûre de rappel pour l’opinion publique

Heureusement, cela ne signifie pas qu’il existe un risque imminent de pandémie de VIH. “Nous ne sommes pas excessivement inquiets de ce nouveau variant”, explique Meg Doherty, directrice du programme de lutte de l’OMS. L’institution précise aussi que ce variant répond bien aux traitements antirétroviraux actuellement disponibles sur le marché.

En revanche, c’est une excellente occasion de rappeler que même si le coronavirus phagocyte toute l’actualité épidémiologique depuis deux ans maintenant, c’est loin d’être la seule infection à représenter un vrai problème de santé publique. Le VIH se fait plus rare dans la littérature scientifique, c’est un fait; mais il n’a pas cessé de faire des ravages dans certaines régions pour autant. Il est donc très important de continuer les efforts déjà en place en termes de prévention et de prise en charge clinique. Une condition indispensable pour se rapprocher de son éradication totale, en attendant la finalisation des solutions déjà à l’étude.

Le texte de l’étude est disponible ici.

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