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Cryptomonnaie : pourquoi l’ordinateur quantique est une menace pour le bitcoin ?

Réputé inviolable, le bitcoin va devoir se méfier de l’ordinateur quantique dans les années à venir. Leur puissance de calcul pourrait mettre à mal la sécurité du réseau bitcoin.

Le bitcoin, et les cryptomonnaies en général, ne manque pas d’ennemis et une nouvelle menace se profile. Sans refaire toute l’histoire, il est important de rappeler que le bitcoin repose sur une technologie appelée blockchain réputée inviolable, ou presque. Protégé par l’algorithme SHA-256, il est aujourd’hui réputé sûr et les principaux risques sont à chercher du côté des coffres-forts ou portefeuilles numériques. Ces derniers sont détenus par des particuliers et plateformes.

Avec les ordinateurs tels que nous les connaissons, la cryptomonnaie n’a donc pas grand-chose à craindre. Mais cela pourrait changer avec l’arrivée des ordinateurs quantiques au cours de la prochaine décennie, comme l’expliquent des scientifiques de l’Université du Sussex. Ils estiment que ces machines seront probablement assez puissantes pour mettre à mal la sécurité qui protège les bitcoins.

La menace quantique plane au-dessus du Bitcoin

Dirigés par Mark Webber, les scientifiques expliquent que chaque transaction se voit attribuer une clé cryptographique. Cette dernière est vulnérable pendant une durée déterminée, pouvant varier entre 10 minutes et une heure, voire une journée. Pour les chercheurs, un ordinateur quantique doté de 1,9 milliard de qubits serait nécessaire pour « casser » une clé cryptographique en 10 minutes. Cette puissance tombe à 317 millions de qubits avec une fenêtre d’une heure et 13 millions de qubits pour accomplir cette tâche, à condition de disposer d’une journée entière.

Cette menace doit évidemment être prise au sérieux pour les années à venir. Il convient toutefois de relativiser ce risque, car nous sommes loin de développer une telle puissance. À l’heure actuelle et comme le rappelle Tom’s Hardware, l’ordinateur quantique le plus puissant – l’Eagle d’IBM –, développe une puissance de 127 qubits. Un record prometteur… et loin de la puissance nécessaire pour faire vaciller la sécurité du bitcoin. Les scientifiques du Sussex estiment qu’au rythme des progrès actuels, des ordinateurs quantiques suffisamment puissants ne verront pas le jour avant « potentiellement plus d’une décennie ». Cela nous place dans les années 2030 et laisser le temps à la communauté cryptographique de s’organiser.

Des solutions existent pour éviter l’« apocalypse quantique »

Alors que Google et IBM affirment avoir déjà atteint la suprématie quantique, ces travaux peuvent être rapprochés d’un autre : l’apocalypse quantique. La BBC s’est récemment emparée de cette question qui inquiète certains experts. « Les ordinateurs quantiques vont rendre inutiles la plupart des méthodes existantes de chiffrement. Ils sont une menace pour notre mode de vie », assure Ilyas Khan de Quantinuum. Son confrère Harri Owen, de PostQuantum, abonde en ce sens et explique :

« Tout ce que nous faisons aujourd’hui sur internet, qu’il s’agisse des achats en ligne, de transactions bancaires, d’interactions sur les réseaux sociaux, est chiffré […] Mais dès qu’un ordinateur quantique fonctionnel sera capable de casser ces clés… Il pourra presque instantanément créer la possibilité pour celui l’ayant développé de vider des comptes bancaires, de faire complètement s’effondrer des systèmes de défense du gouvernement  – des portefeuilles en bitcoins seront vidés ».

Si le risque est réel, l’heure n’est pas à l’alarmisme et des initiatives sont en train de voir le jour. Au Royaume-Uni, les données gouvernementales classées « top secret » sont déjà l’ère « post-quantique ». Elles bénéficient d’une nouvelle forme de sécurisation pour résister aux éventuelles attaques.

Outre des sociétés spécialisées, les géants de la tech réagissent et travaillent également sur des solutions. Ces opérations présentent un coût important, mais la solution alternative qui consiste à « ne rien faire » n’est pas envisageable, affirment les experts.

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3 commentaires
  1. Article dépassé, l’on sait déjà réaliser des chiffrements post-quantique qui résisteront aux ordinateurs quantiques.
    Lorsque les ordinateurs quantiques auront 10 millions de Qbits, si cela arrive car pour me moment c’est très improbable même à très long terme, les chiffrements eux auront évolués de façon considérable. Nous seront loin du SHA-256 !

  2. Certes le chiffrement va évoluer avec le temps pour s’adapter aux capacités des ordinateurs.

    Mais il ne faut négliger l’historique des communications ou échangés chiffrés, qui peut être stocké en attendant.
    Ce qui est échangé aujourd’hui, réputé sécurisé vis à vis des standards du moment, pourra un jour ou l’autre être lu comme dans un livre ouvert par ceux qui auront développé ces machines.

    Pour les gouvernements les plus riches, ça ne pose aucun problème de stocker des teras de communications interceptées, en attente de déchiffrement.
    Ce qu’il vont en faire ….

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