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La Chine accélère le développement de ses fusées réutilisables

Elon Musk n’a qu’à bien se tenir, car l’aérospatiale chinoise progresse à une vitesse impressionnante et commence à marcher sur ses platebandes.

Aujourd’hui, lorsque l’on pense “fusée réutilisable”, il est difficile de ne pas penser à SpaceX. Cela fait plusieurs années que la firme d’Elon Musk s’est imposée comme le porte-étendard de cette philosophie en enchaînant les récupérations de boosters… mais elle n’est pas la seule, et les pépites de l’aérospatiale chinoise se bousculent désormais au portillon.

C’est une approche encore relativement récente en Chine, mais qui progresse déjà à une vitesse fulgurante. Le CQQHQ, tout premier prototype de lanceur réutilisable chinois,  n’a vu le jour qu’en 2020. En moins de deux ans, la technologie a fait un bond considérable; la nouvelle version réutilisable de la fusée Longue Marche 8 Y2 vient en effet d’arriver sur la base de Wenchang. Si lancement prévu le 8 mars prochain se passe bien, il s’agira du tout premier lancement de véhicule spatial chinois à être théoriquement réutilisable.

Space.com précise cependant que même en cas de succès, ce véhicule en particulier ne sera pas forcément récupéré une nouvelle fois au terme de la mission. Cela semble même assez improbable; en effet, le CASC (le géant de l’aérospatiale chinoise sous contrôle gouvernemental) avait auparavant annoncé vouloir intégrer des véhicules réutilisables à ses opérations de routine dès 2025. Cette deadline suggère qu’il faudra vraisemblablement patienter quelques années supplémentaires.

Une vague rouge déferle sur l’aérospatiale

Mais cela reste une étape cruciale qui devrait faire des émules dans le secteur privé, et dans un futur relativement proche. On pense par exemple à Deep Blue Aerospace, l’une des jeunes pousses de l’aérospatiale chinoise. Celle-ci est encore plus avancée que le CASC sur la question de la réutilisation. D’après Spacenews, la firme serait déjà parvenue à récupérer son lanceur Nebula-1 à plusieurs reprises.

Mais surtout, elle continuerait de progresser à une vitesse impressionnante dans ce domaine. Ses dirigeants sont d’ailleurs si confiants qu’ils estiment que leur fusée réutilisable aura droit à son baptême de l’orbite très bientôt, dès 2023. Et il ne s’agit là que d’un exemple isolé. De nombreuses autres entreprises comme Galactic Energy, LinkSpace ou Dongfang Hour China Aerospace travaillent également sur leurs propres véhicules spatiaux réutilisables.

Dans l’ensemble, l’aérospatiale chinoise est évidemment encore loin des prouesses du mastodonte américain. Mais force est de constater que l’écart se réduit à une vitesse affolante. Et à terme, la stratégie spatiale chinoise pourrait bien leur permettre de rattraper SpaceX.

Les jeunes pousses chinoises commencent à marcher sur les platebandes de SpaceX, qui demeure encore le leader incontesté de l’aérospatiale privée. © SpaceX

Un pilier de la stratégie à long terme de Xi Jinping

En effet, l’espace est l’un des piliers de la stratégie géopolitique de Xi Jinping, qui compte faire de la Chine le leader mondial à tous les niveaux, de l’économie à la recherche scientifique en passant par la culture et le domaine militaire. Or, ces dernières années, chacun a réalisé à quel point l’espace était un secteur stratégique, avec des ramifications dans tous les autres domaines.

Or, il se trouve que cette industrie est en ce moment au cœur d’une transition générationnelle aux enjeux tout simplement colossaux; ceux qui joueront leurs cartes correctement sont assurés de devenir ou de rester des acteurs incontournables de la géopolitique mondiale. Une réalité qui n’a pas échappé au pragmatisme calculateur du dirigeant chinois.

Xi Jinping, président de la République populaire de Chine.
Xi Jinpign, le dirigeant chinois, ne lésine pas sur les moyens lorsqu’il s’agit de développer l’aérospatiale chinoise. © Foreign & Commonwealth Office / Flickr.

Ni une ni deux, la Chine s’est mise à investir des sommes colossales, dans le public comme dans le privé, pour rattraper son retard sur ses rivaux. C’est une philosophie très différente de ce que l’on trouve aux États-Unis, et qui a participé à propulser l’aérospatiale sur sa trajectoire actuelle. En quelques années, ils sont ainsi parvenus à mettre sur pied des missions de premier plan. Nous avons ainsi vu le pays enchaîner les grandes premières avec le déploiement d’une station spatiale ou de rovers lunaires et martiens, pour ne citer qu’eux. Et ses ingénieurs ont même des projets encore plus pharaoniques; ils ont par exemple commencé à travailler sur bases lunaires et des mégastructures spatiales de l’ordre du kilomètre.

Nous arrivons désormais dans une période critique, puisque la Chine semble désormais en position de rattraper les États-Unis dans leur propre course à l’espace. Va-t-elle également dépasser son meilleur ennemi dans la foulée ? Bien malin qui pourra l’affirmer, mais ce n’est pas exclu pour autant. Après tout, ceux qui avaient anticipé cette montée en puissance soudaine se comptent probablement sur les doigts d’une main, et il serait donc bien imprudent de balayer cette éventualité. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que la nouvelle course à l’espace ne fait que commencer, et qu’il sera très intéressant d’en suivre les rebondissements au cours des années à venir.

 

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4 commentaires
  1. Je pense surtout que la Chine a contraint Elon Musk de lui donner toute la technologie pour les fusées réutilisables.
    Je pense même qu’Elon Musk a été contraint par la Chine de lui vendre toute se technologie, afin que le premier puisse garder son usine de Tesla dans le pays . Elon Musk se montre trop docile vis à vis de la Chine.
    Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement américain n’a pas empêcher cela …
    Encore une fois, on se fait constamment avoir avec les Chinois, tout comme Mercedes Benz en Europe qui se sont fait rachetés par deux actionnaires Chinois. Résultat: Mercedes a été contraint de vendre son usine a Hambach pour se délocaliser en Chine.

Les commentaires sont fermés.

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