Les cryptomonnaies sont décidément une technologie très clivante. Si certains de ses aficionados ont déjà fait fortune grâce à Bitcoin et à ses cousins, certains États et institutions y restent farouchement opposés. Mais contrairement à la Chine qui en a interdit l’usage à l’automne dernier, certains ont choisi une approche diamétralement opposée. C’est le cas de Vladimir Poutine, qui se verrait bien… miner les mineurs à grands coups de taxes et de réglementations.
Un positionnement qui ne plaît vraisemblablement pas à la Banque Centrale de Russie. D’après Bloomberg qui a révélé l’information, l’institution se serait prononcée en faveur d’une interdiction totale et absolue de cette technologie. Elle affirme en effet que les cryptomonnaies constituent un moyen de contourner les réglementations financières et fiscales, en plus d’être problématiques sur le plan environnemental.
Il s’agit d’un sujet dont Poutine ne veut apparemment pas s’emparer, du moins pas officiellement. Par l’intermédiaire de son porte-parole Dmitry Peskov, il a déclaré avoir ordonné au gouvernement et à la banque centrale de trouver un terrain d’entente entre eux. Mais en coulisses, le discours serait très différent. Le président russe jugerait cette opposition frontale peu pragmatique et contre-productive. Il estime d’ailleurs que la Russie dispose de certains avantages compétitifs non négligeables dans le domaine.
Un avantage énorme sur l’énergie
Tout en reconnaissant les risques liés à la volatilité des cryptomonnaies, il rappelle que le pays a accès à deux éléments clés : du personnel très qualifié, et surtout un surplus d’énergie à l’échelle du pays. C’est une particularité rare qui représente un avantage considérable sur ce marché, et par conséquent une opportunité unique. Car comme chacun le sait, le prix et la disponibilité de l’énergie sont deux facteurs absolument critiques dans cette industrie.
Plutôt que de le jeter entièrement comme le suggère la banque centrale, Poutine serait plutôt d’avis de s’installer à table pour collecter sa part du gâteau. En pratique, cela passerait par l’introduction d’une taxe. Il pourrait s’agir d’une taxe sur le minage lui-même; à l’inverse, le dirigeant pourrait choisir de prélever une dîme sur les transactions. Mais il est impossible d’en avoir le cœur net à l’heure actuelle. En revanche, quelle que soit l’approche choisie, elle pourrait rapporter gros. En effet, Bloomberg affirme que la Russie est aujourd’hui le troisième plus gros mineur de cryptomonnaies. Seuls les États-Unis et le Kazakhstan produisent plus de cryptomonnaie à l’heure où ces lignes sont écrites.
C’est en tout cas une bonne nouvelle pour les acteurs du secteur, après un torrent de mauvaises nouvelles en provenance de la Chine et du Kazakhstan. Reste à voir si cette annonce non officielle suffira à sortir les cryptomonnaies de leur torpeur actuelle, avec des prix qui sont en chute libre en ce moment.
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