En 2020, Netflix met en ligne sa nouvelle mini-série baptisée Le Jeu de la Dame, adapté du roman éponyme de Walter Tevis publié en 1963. Un véritable succès d’audience pour le N rouge, qui obtiendra également quatre récompenses aux Golden Globes et aux Emmy Awards. Pour autant, cette solide réputation sera entachée par un procès, initié par la joueuse géorgienne Nona Gaprindashvili. Cette dernière demande en effet 5 millions de dollars de dédommagement pour diffamation selon Deadline.
C’est particulièrement une scène de l’épisode final qui pose problème. Lors de l’ultime tournoi de la série, à Moscou en 1968, on entend un présentateur dire au sujet de Beth Harmon : “La seule chose inhabituelle à son sujet c’est son sexe, et même ça ce n’est pas inédit en Russie.” Il ajoute ensuite, “Il y a Nona Gaprindashvili, mais elle est la championne du monde féminine et n’a jamais affronté d’hommes.”
Un raccourci qui n’a pas plu à la joueuse concernée, qui a rapidement tenu à clarifier la situation. Elle a effectivement affronté des joueurs masculins, 59 à la période où se situe l’intrigue. Des joueurs parmi les plus célèbres puisqu’elle a été opposée à dix Grandmasters de l’époque comme Dragolyub Velimirovich, Svetozar Gligoric, Paul Keres et Bojan Kurajica pour ne citer qu’eux.
Le juge lui donne raison
Si Netflix a tenté d’éviter le procès, en arguant qu’il s’agissait d’une inexactitude mineure et que l’essentiel de la série était basé sur un récit fémininiste, cela n’a pas suffi à convaincre la juge de prononcer un non-lieu. Elle a ainsi indiqué : “La Cour ne peut ignorer que la série fait référence à des vraies personnes et événements, plus important encore, la réplique identifie une personne réelle, la plaignante, par son nom. La scène fait référence à sa véritable carrière, puis montre une actrice dans le public qui lui ressemble”. Elle ajoute que les téléspectateurs “ont pu raisonnablement croire que le commentaire était l’un de ces détails historiques incorporés dans la série”.
Nona Gaprindashvili demande donc 5 millions de dollars de dédommagement pour cette imprécision scénaristique. Reste à voir si Netflix et la joueuse d’échecs réussiront à s’accorder sur une somme compensatoire et ainsi éviter que la machine juridique se mette en marche. On peut aussi imaginer que la plateforme soit à l’avenir contrainte de modifier la séquence, en supprimant totalement le commentaire du présentateur. Dans tous les cas, le N rouge devra passer à la caisse.
Un fâcheux incident de parcours pour l’entreprise qui a connu une baisse drastique du cours de ses actions cette semaine. Après avoir partagé ces résultats pour ce trimestre, en dessous des objectifs qu’elle s’était fixés, la plateforme a accusé une baisse de 20% sur ses actions. Elle est désormais affichée à 386,70 dollars.
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5 millions de dollars pour une phrase que peu ont entendu et sur une petite imprecision, ca fait chere l’erreur…
Sauf que ce n est pas une erreur… l idee etait bien de diminuer la realite pour donner plus d interet a l’heroine de la serie.
Et meme si peu ont entendu (ce qui me parait inexact aux vue du succes ), ils peuvent retranslettre l’information autour d eux.
Les echecs feminins sont souvent mal traites, et ce genre d info aggrave la situation.
Aux vues du benefice de netflix sur la dame, ce n est pas si cher finalement