En 2009, un groupe de chercheurs suédois a fait sensation dans la communauté scientifique avec un papier qui définissait des “limites planétaires” fondamentales pour notre espèce. Nous apprenons aujourd’hui qu’une de ces limites, celle qui concerne la pollution chimique mondiale, est déjà dépassée.
Lorsqu’ils ont publié leurs travaux originaux, les chercheurs de l’équipe de Johan Rockström ont défini neuf de ces limites. On peut par exemple citer l’acidification des océans, les flux biogéochimiques, ou encore le réchauffement climatique. Mais celle qui nous intéresse aujourd’hui est la prolifération des “entités nouvelles”, un terme nébuleux qui désigne tout simplement la pollution chimique.
Très sommairement, il s’agit de seuils critiques. Tant que l’humanité se situe en dessous de ces repères, elle sera capable de survivre et de proliférer. Mais plus elle les outrepasse, plus les chances de survie de notre civilisation sont compromises.
Les limites planétaires, marge de manœuvre de l’humanité
Certaines sont extrêmement faciles à quantifier; par exemple, on sait pertinemment que l’intégrité de la biosphère est dans un état déplorable et que ça n’augure rien de bon pour les primates que nous sommes. Mais d’autres sont beaucoup plus compliqués à estimer. C’est le cas de la pollution chimique; s’il est très facile à l’étudier à l’échelle locale, il est nettement plus complexe de proposer un bilan à l’échelle globale.
Cette limite restait donc en suspens en attendant des résultats probants. C’est ce que propose aujourd’hui une nouvelle équipe de chercheurs également suédois. Dans leurs travaux publiés dans la très prestigieuse revue American Chemical Society, ils ont passé en revue une montagne de littérature scientifique. Ils en ont tiré une immense quantité de données qui leur ont permis d’estimer l’état de cette limite… et leurs conclusions sont pour le moins inquiétantes.
Un tueur insaisissable qui prolifère rapidement
Ils ont recensé environ 350.000 de ces polluants chimiques sur le marché, et expliquent que leur production augmente à grande vitesse. Depuis 1950, le volume produit aurait été multiplié par 50. Or, une grande quantité de ces polluants parfois très toxiques se retrouve aujourd’hui dans la nature. Pour estimer cette quantité, les chercheurs proposent plusieurs critères différents. Mais la conclusion reste toujours la même : quelle que soit la méthode utilisée pour le calcul, nous aurions déjà dépassé cette limite planétaire sur les polluants chimiques, et de très loin.
Encore pire : les chercheurs suggèrent que la réalité pourrait être encore plus sordide que ne le suggèrent leurs modèles. Ils expliquent que de nombreux sous-produits de cette production ont tendance à échapper à tout contrôle. Le problème, c’est qu’ils sont souvent eux-mêmes polluants ! Le tableau pourrait donc être encore plus sombre que ne le suggèrent ces modèles.
Un cercle vicieux lourd de conséquences
L’autre problème majeur que pose cette situation, c’est qu’il s’agit d’un cercle vicieux qu’il va être extrêmement difficile de contrôler. Et c’est certainement le point le plus inquiétant de toute l’analyse. En effet, avec l’accélération des cycles de recherche et développement dans l’industrie, de nouveaux polluants continuent d’apparaître de plus en plus rapidement. Les chercheurs affirment sans détour qu’il est aujourd’hui impossible pour les gouvernements de tenir le rythme en termes d’évaluation des risques et de contrôle.
C’est d’autant plus inquiétant que ce problème n’existe pas en vase clos. En effet, la pollution chimique est particulièrement importante, car elle est directement liée à d’autres de ces limites. On sait par exemple qu’elle a un impact néfaste sur l’intégrité de la biosphère et les flux biogéochimiques. Deux limites planétaires que nous avons déjà largement dépassées, et en grande partie à cause de la pollution chimique.
La situation est-elle donc déjà désespérée ? Faut-il donc abdiquer et se concentrer sur d’autres objectifs encore à notre portée ? Absolument pas. Même s’il s’agit d’une des plus larges études sur le sujet à ce jour, les chercheurs rappellent à plusieurs reprises qu’il ne s’agit que de modèles. La science se heurte encore à des “limites majeures au niveau des données”.
En revanche, cela ne signifie pas non plus que ces résultats doivent être balayés d’un revers de la main. L’heure n’est pas au catastrophisme, mais la tendance demeure indiscutable et l’urgence bien réelle. Le dépassement de ces limites n’est pas forcément irréversible, et les chercheurs recommandent d’agir de toute urgence, par exemple en ayant recours au recyclage à grande échelle. Quelle que soit la méthode choisie, l’important sera de contrôler le volume et la nature de la production. Dans le cas contraire, “la persistance de nombreuses entités nouvelles et des effets associés continuera de représenter une menace” pour toute notre civilisation.
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Le seul souci c’est qu’il y a trop de monde sur terre. il faut absolument limiter les naissances.
Pas que ça, limité naissance ET consommation ET richesse (qui permet trop d’achat inutile) ET éduquer à la terre et non au travail inutile de certaine entreprise qui fabrique du vide “netflix, disney +, gamepass et j’en passe.
Après la “bonne nouvelle” c’est que vus nos gouvernement c’est pas encore fait et la “bonne nouvelle” c’est qu’on verra bientôt la souffrance de ttrèèèèès proche, les pluies acides des bulles qui vont éclaté arrive.
PS : Simplement un site comme celui la devrais revoir son fonctionnement et ça marche déjà plus. Publier : faite attention, et l’article suivant : super une nouvelle plateforme de stream. ça va pas ensemble mais voila c’est la vie dira t-on…
Sinon un moyen simple de gagner des tonnes de polluants, fermer internet et back toute 80 s.
Car mettre richesses et pollution est risible. Tu as les moyens ta maison est isolée, tu as minimum une hybride rechargeable, tu bosses relax de la maison car souvent les moins biens payés sont sur le front.
Les “pauvres” c est chauffage poêle à petrole/ bois de récupération/ etc une clio de 1903 et une maison isolée avec du carton et en plus ils mangent pas bio. J admet c est cliché mais c est souvent le cas.