Le concept de Web 3.0, qui est très sommairement une “nouvelle” conception décentralisée de l’Internet basée sur la blockchain, a tendance à beaucoup faire jaser ces derniers temps. Certains défendent le concept bec et ongles tandis que d’autres, comme Elon Musk, sont bien plus critiques. Mais en attendant, l’industrie est en train de se saisir de l’affaire; après son navigateur spécial gamers, le navigateur Opera lance aujourd’hui la bêta de son premier navigateur Web3, baptisé Crypto Browser Project (CBP).
La firme norvégienne explique que CBP reprend un concept inauguré par la marque en 2018 : un portefeuille de cryptomonnaies natif et non-custodial, qui peut être utilisé pour gérer ses fonds comme n’importe quel autre service dédié. Il permettra aussi aux utilisateurs d’échanger des Bitcoins, Ethereum, et autres jetons directement entre utilisateurs.
En revanche, ceux qui tiennent à leurs petites habitudes préféreront peut-être passer par une plateforme plus traditionnelle. L’utilisateur ne sera pas forcé d’utiliser le portefeuille intégré. Il pourra le remplacer par un portefeuille tiers (Metamask, Coinbase ou Binance), ou même utiliser les deux en complément. Le navigateur intègre une fonction qui permet de protéger l’utilisateur contre des programmes tiers qui voudraient venir fourrer leur nez dans le clipboard de la machine afin d’y voler des informations copiées et collées.
Sécurité, décentralisation, et protection
Comme mentionné dans l’introduction, l’autre aspect “nouvelle génération” de CBP, c’est sa prise en charge des ramifications du Web3. Il reprend donc toutes les promesses de ce nouveau paradigme : sécurité, décentralisation, et protection de la vie privée. Cela passe notamment par un “puissant système de chiffrement” basé sur la blockchain, même si le billet de blog ne donne que très peu de détails techniques à ce sujet.
On sait cependant que le navigateur conservera son fameux VPN gratuit intégré, modeste mais très appréciable. Il devrait aussi proposer un accès à une nouvelle génération d’applications toutes en lien avec des technologies très en vogue; des NFTs aux cryptomonnaies en passant par les métavers, Opera semble déterminé à faire feu de tout bois pour s’imposer comme le premier vrai navigateur Web3.
Un pari assez intéressant, dans la mesure où l’entreprise ne risque pas grand-chose avec cette proposition. En revanche, si la mayonnaise prend, il pourrait s’agir d’une occasion en or de placer ses pions avant tout le monde. En occupant cette niche qui semble prometteuse, la firme norvégienne pourrait bien faire exploser sa part de marché aujourd’hui modeste (1,12% selon NetMarketShare). Il sera intéressant de voir si Opéra parvient à jouer sa carte à fond, ou si ses équipes se feront griller la politesse par des géants mieux implantés comme l’incontournable Chrome.
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