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Dix ans plus tard, Radian Aerospace veut ressusciter les navettes spatiales

La NASA s’est résolue à abandonner sa navette spatiale en 2011, mais une mystérieuse entreprise espère donner un nouveau souffle au concept.

Parmi la multitude d’entreprises privées qui se sont lancées dans l’aventure de l’aérospatiale, Radian a longtemps fait partie des petits poucets les plus mystérieux. Elle vient enfin de publier l’objet de ses travaux, repérés par Interesting Engineering : elle travaille sur un ambitieux projet d’aéronef à décollage horizontal assez révolutionnaire.

Première particularité de cet engin : sa forme, à mi-chemin entre le Concorde et la navette spatiale. Un design très éloigné des fusées plus traditionnelles, y compris des fusées réutilisables révolutionnaires de SpaceX. Et pour cause : comme vous l’avez certainement deviné en voyant ses ailes, cet engin est conçu pour décoller à l’horizontale, un peu comme un avion de ligne.

Une approche assez exotique

C’est un concept qui n’est pas nouveau et que l’on retrouve déjà dans de nombreux projets plus ou moins viables. Mais en pratique, ces engins ne courent pas les rues. À l’heure actuelle, les seules machines fonctionnelles de cette catégorie appartiennent à Virgin Galactic, qui a fait grand bruit en expédiant son PDG à la frontière de l’espace l’été dernier.

Mais malgré ce statut de précurseur, le vaisseau de Virgin comporte de nombreux inconvénients. Il n’est par exemple pas capable de décoller seul; il a besoin de l’aide d’un second véhicule capable de transporter le premier en haute altitude. Même constat pour cette bonne vieille navette spatiale était absolument incapable de décoller seule et devait être fixée à un lanceur vertical.

L’engin de Radian, en revanche, est très différent. Il est non seulement prévu pour décoller à l’horizontale, mais il s’agit aussi d’un SSTO, ou Single Stage To Orbit. Cet acronyme signifie que l’appareil est conçu pour atteindre l’orbite en une seule étape, contrairement à la totalité des appareils commerciaux actuels.

Si vous avez déjà assisté à un lancement, vous avez certainement constaté qu’il s’agit d’une chorégraphie bien huilée. Après le décollage, l’engin se débarrasse habituellement de tout le matériel superflu en cours de route, notamment les réservoirs et moteurs vides – un peu comme un marathonien qui jetterait sa gourde vide. Cette approche permet d’alléger l’engin et donc d’optimiser le rendement des moteurs, ce qui est une problématique absolument fondamentale dans l’aérospatiale.

Un seul étage, zéro soucis

Mais pour les SSTOs, c’est l’approche inverse qui est privilégiée. Au lieu de décortiquer l’engin en plein vol et d’essayer de récupérer les restes tant bien que mal, ces engins embarquent l’intégralité de leur paquetage avec eux. Forcément, cela implique quelques sacrifices au niveau du rendement; par définition, un SSTO ne pourra jamais être aussi efficient que le modèle traditionnel. Cette technologie semble donc assez mal adaptée au contexte actuel; par exemple, la récupération quasi intégrale du matériel fait déjà presque partie de la routine chez SpaceX.

Mais cela ne signifie pas que tout est à jeter dans ce concept; beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis que la NASA a abandonné l’idée en 2011. Les SSTOs présentent en effet de nombreux avantages logistiques qui pourraient peser lourd dans la balance grâce aux nouvelles innovations dans ce secteur. Car la vraie particularité de ce concept, c’est qu’il pourrait fonctionner sans l’infrastructure colossale indispensable au lancement d’une fusée.

En effet, le Radian One pourrait partir de n’importe quelle piste d’aéroport comme un avion standard ! Il commencerait par décoller à l’aide de trois moteurs à ergols liquides. Une fois en altitude, il déclencherait alors ses moteurs-fusées afin d’engranger la vitesse nécessaire pour atteindre l’orbite.

Une fois sa mission accomplie, il serait également capable de réaliser le chemin inverse, à condition d’avoir une piste d’atterrissage assez longue (~3km minimum). Il ne resterait alors qu’à ravitailler l’engin en carburant pour lui permettre de repartir. Et le tout sans avoir laissé la moindre pièce en route.

Résurrection ou baroud d’honneur ?

À terme, Radian espère que sa machine pourra remplir le rôle qui semblait autrefois promis à la Navette Spatiale : celui de véhicule utilitaire de routine, capable de desservir des stations spatiales commerciales comme celles que souhaite construire Jeff Bezos.

Radian espère pouvoir proposer des engins opérationnels avant la fin de la décennie; il sera très intéressant de voir si les progrès de SpaceX sur le recyclage et la recapture finiront par rendre le concept du SSTO obsolète une fois pour toutes, ou si le concept trouvera son public d’ici là.

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1 commentaire
  1. Il y a une vingtaine d’année j’ai été pour cette solution et ais fait des projets dans le but d’utiliser ce principe pour une question d’économies et d’avoir une rentabilité supérieur aux fusées.
    Mes projets sont sur http://space.academy. ooverblog.com

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