L’annonce du rachat d’Activision – Blizzard par Microsoft est au centre de nombreuses conversations ces derniers temps. C’est évidemment une énorme opération pour le géant, qui va encore renforcer sa position déjà très solide. Mais Microsoft ne va pas seulement hériter du catalogue de jeux : il récupère aussi les casseroles du tandem, à commencer par l’immense scandale de harcèlement sexuel qui l’a miné ces derniers mois. Et pour remonter la pente, Satya Nadella a déjà affirmé qu’il allait entreprendre un chantier considérable.
“En tant que PDG de Microsoft, la culture de notre organisation est ma priorité numéro un”, explique-t-il dans une visioconférence. “Cela signifie que nous devons continuellement améliorer l’expérience de nos employés et créer un environnement qui nous permette de nous consacrer à l’amélioration quotidienne de notre culture.”
Un grand coup de balai à prévoir
Une déclaration très prévisible et certainement incontournable lorsqu’on vient d’adopter un trublion à 70 milliards de dollars et à la réputation peu flatteuse. Mais au-delà de la langue de bois, il faut admettre que Microsoft semble avoir mis les petits plats dans les grands pour préparer une transition aussi saine que possible. En début de semaine, le New York Times révélait par exemple que la firme était en train de revoir sa politique interne sur le harcèlement sexuel.
Microsoft semble donc déterminé à faire place nette afin d’éviter de ternir sa propre image au contact du transfuge. “C’est un travail difficile”, prévient-t-il. “Cela demande de la constance, de l’investissement et un leadership qui agit en plus de parler. C’est pourquoi nous pensons qu’il est critique pour Activision Blizzard d’aller de l’avant sur ses nouveaux engagements culturels.“
“Cela signifie qu’après l’officialisation du rachat, nous aurons un travail considérable à réaliser pour continuer à construire cette culture”, affirme-t-il. Une formule qui a certainement fait froid dans le dos à certains membres d’Activision Blizzard à l’origine de cette tempête médiatique, à commencer par le PDG Bobby Kotick lui-même.
Kotick cramponné à son siège éjectable
Présent dans la même visioconférence que Nadella, l’exécutif semble dans une impasse. Robert Kotick a eu beau affirmer son excitation vis-à-vis du “futur incroyablement excitant et grisant” de ce nouveau mastodonte, mais il ne se fait probablement pas d’illusions; malgré la langue de bois, il sait déjà probablement que son avenir au sein du groupe est compromis.
À l’heure actuelle, la situation reste particulièrement nébuleuse. Le communiqué initial affirmait qu’il serait maintenu à son poste, mais de nombreuses rumeurs dont certaines très sérieuses suggèrent qu’il pourrait être évincé dès l’officialisation. Il faudra donc attendre la fin du processus de rachat pour en avoir le cœur net.
L’avenir nous dira si Microsoft sera capable de mener cette “transition culturelle” avec succès. On le souhaite évidemment à tous les employés de Microsoft, Blizzard et Activision, mais également à toute la communauté des joueurs, car l’avenir de certaines franchises mythiques en dépend partiellement.
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