L’annonce semble sortie d’un film de science-fiction, pourtant les inquiétudes de FedEx sont bien réelles. En effet, l’entreprise connue dans le monde entier pour son travail de livraison n’est pas très sereine quant à la sécurité de sa flotte aérienne. Selon une toute dernière demande que la firme vient de faire auprès de la FAA, la fédération américaine de l’aviation, FedEx souhaiterait installer des lasers antimissiles aériens sur certains de ses avions-cargos.
Une annonce qui pourrait paraître étonnante au premier abord, mais qui n’est finalement que le constat d’une situation géopolitique actuelle. Face à cette demande, la FAA a ouvert une période de commentaires publics de 45 jours. Une fois ce laps de temps écoulé, la fédération se penchera elle-même sur le sujet en prenant en compte les demandes de Fedex, mais aussi les craintes et envies du grand public.
Si tout cela peut sembler exagéré, il faut savoir que le monde du fret aérien est la cible, volontaire ou non, de tirs de missiles militaires depuis plusieurs années. Si les incidents sont rares, le survol de certains pays augmente drastiquement les risques et des exemples existent par dizaines de situations où nous avons frôlé le pire.
Un passé qui plaide la cause de FedEx
L’un des exemples les plus parlants pour FedEx, et qui a été évoqué dans la documentation de la marque remise à la FAA est l’accident d’un A300 de DHL qui a été heurté en 2003 par un missile sol-air juste après son décollage depuis la capitale irakienne à Bagdad. À l’époque l’incident avait fait beaucoup parler de lui, alors que les États-Unis venaient d’entrer en guerre dans le pays.
Plus proche de nous, en 2014, un missile sol-air a détruit un avion de la Malaysia Airlines, alors que ce dernier survolait les zones contestées tout à l’est de l’Ukraine. Le bilan avait été catastrophique, avec 298 personnes décédées lors du crash.
Selon les informations transmises par FedEx et dévoilées au grand public par la FAA, ces installations antimissiles devraient prendre place sur des Airbus A321-200. Un engin bimoteur assez commun dans le monde de l’aviation de ligne, mais que FedEx n’exploite pas pour le moment. La firme dispose pourtant de la plus grande flotte de fret du monde avec plus de 650 avions au total, mais aucun A321-200.
FedEx n’est pas le premier à faire cette demande
Si la volonté de sécuriser ses avions est grande de la part de FedEx, de nombreuses voix sont également montées au créneau pour défendre l’intérêt public, eux qui assurent que l’utilisation abondante de lumière infrarouge, comme la firme voudrait le faire, pourrait être une grande nuisance pour les personnes à bord, mais également les autres membres d’équipage et passagers d’avions voisins, sans parler des personnes au sol qui pourraient elles aussi être impactées par un tel laser.
La FAA va donc devoir peser le pour et le contre de chacune des situations. Si la sécurité est évidemment primordiale dans les airs, la question est de savoir si la mise en place d’un tel système de défense est une nuisance importante pour le reste du monde de l’aéronautique ou non. Cette question n’est en tout cas pas très récente. Déjà au lendemain du 11 septembre, les États-Unis et les compagnies aériennes s’étaient mobilisés pour développer ce genre de système, sans jamais trouver une solution viable et sûre pour tout le monde.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.