Le Japon va développer un canon électromagnétique pour intercepter des missiles

D’après une information de Nikkei Asia repérée par le Defense Post, le gouvernement japonais aurait récemment débloqué l’équivalent d’environ 50 millions d’euros pour développer une arme tout droit sortie d’un film de science-fiction : un canon électrique, plus connu sous le nom de railgun.

Contrairement à ce que son nom pourrait suggérer, un canon électrique ne permet pas de tirer une charge électrique sous forme de projectile – un concept qui fait des ravages dans la fiction, qui n’a pas vraiment de sens d’un point de vue physique. A la place, il utilise la force électromagnétique pour accélérer des projectiles métalliques à une vitesse ébouriffante.

Une redoutable catapulte électromagnétique

Les amateurs des séries Star Wars, Mass Effet, Fallout  ou Warhammer 40k ont déjà eu l’occasion d’utiliser cette arme pour semer la destruction sur les champs de bataille fictifs. Mais ce n’est pas du tout l’objectif du gouvernement japonais; ce dernier y voit plutôt un redoutable système d’interception balistique, susceptible de détruire des missiles de dernière génération avant même qu’ils ne s’approchent de leur cible.

Pour y parvenir, cette arme fait passer un projectile métallique entre une succession d’aimants très puissants et savamment agencés. Le concept se base sur une différence de potentiel électrique générée entre les deux rails, de part et d’autre du canon. Lorsqu’un projectile conducteur y est inséré, il ferme le circuit, ce qui permet à un courant électrique de circuler. Cela génère alors un puissant champ magnétique, qui va exercer une force très importante sur le projectile chargé : on parle de force de Laplace, et c’est cette dernière qui permet de catapulter le projectile.

Un concept simple, mais rudement efficace. à la sortie du canon, l’objet se retrouve alors propulsé à une vitesse qui peut être très importante. Le gouvernement japonais, de son côté, espère atteindre environ 2300 mètres par seconde. C’est près de sept fois la vitesse du son dans l’air, et environ dix fois la vitesse de croisière d’un avion de ligne. D’après Nikkei Asia, c’est aussi significativement plus rapide que les systèmes d’interception traditionnels.

Le prix de la sérénité

Le Japon considère que le développement de ces contre-mesures est une priorité absolue dans le contexte militaire. En effet, de nombreux pays travaillent déjà sur des armes hypersoniques redoutables, susceptibles de bousculer les rapports de forces entre les grandes puissances et de faire pencher la balance géopolitique. Pour le Pays du Soleil levant, il y a donc urgence à “combler ce trou béant“ dans les capacités de défense du pays.

On peut citer la Chine, qui a testé un missile hypersonique en novembre dernier. Même chose du côté de la Russie de Vladimir Poutine, qui a récemment testé ses missiles 3M22 Tsirkon à partir d’une frégate et d’un sous-marin. La Corée du Nord a également revendiqué des tests similaires, dont un pas plus tard qu’hier.

Pour ces raisons, d’autres pays comme les États-Unis travaillent également sur des railguns. Mais à l’heure actuelle, aucun des prétendants n’a encore réussi à l’intégrer à son arsenal opérationnel standard. Le Japon espère bien être le premier à y parvenir. Pour cela, il va se concentrer sur le développement de projectiles de nouvelle génération; ceux-ci devront être non seulement extrêmement conducteurs, mais aussi très résistants. Les responsables du projet estiment qu’il pourrait être prêt lors de la deuxième moitié de la décennie.

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