C’était un des procès les plus attendus de 2021, et il aura finalement rendu son verdict en 2022. Après des années d’enquête, un procès de plusieurs mois qui aura vu de nombreux moments forts, la justice américaine vient finalement de rendre son verdict : Elisabeth Holmes, grande patronne de l’entreprise Theranos est reconnue coupable.
Mais coupable de quoi ? Pour bien comprendre cette affaire, il faut remonter au début des années 2010. À cette époque-là, l’entreprise Theranos a le vent en poupe et elle s’apprête à révolutionner le monde de la santé aux États-Unis, si ce n’est dans le monde entier, rien que ça. La promesse est belle et rares sont les investisseurs qui n’ont pas encore donné de leurs deniers pour faire partie de cette folle aventure.
À la tête de Theranos, Elisabeth Holmes, une Steve Jobs de la médecine qui enchaîne les couvertures de magazine. Avec son col roulé et sa voix rauque, elle impressionne, et nombreux sont ceux qui l’admirent autant que l’illustre créateur de la marque à la pomme. Sauf qu’en octobre 2015, le château de cartes s’effondre.
Le château de cartes s’effondre
John Carreyou, journaliste d’investigation pour le Wall Street Journal sort un article tranchant. Theranos n’est qu’une vaste escroquerie, toutes les annonces faites par Holmes ne sont que du vent. Pire encore, elle a saboté les résultats d’analyses, fournissant de faux diagnostics. L’escroquerie du siècle vient d’avoir lieu.
En quelques jours la femme la plus en vue de la Silicon Valley devient un paria. Depuis, une procédure judiciaire encore jamais vue dans le monde de la tech voit le jour. L’enquête va durer des années, et le procès, qui s’est ouvert en septembre, des mois. Celui-ci vient donc de se clôturer, avec un verdict pour le moins clair : Elisabeth Holmes est coupable, elle est à l’origine de cette escroquerie.
Car toute la défense d’Holmes était basée sur un seul point. Celui selon lequel elle aurait été psychologiquement manipulée par son ex-compagnon Ramesh Balwani. Ce dernier devrait d’ailleurs être jugé dans un second procès d’ici quelques mois. Mais pour les jurés de ce procès hors norme, aucun doute, Elisabeth Holmes était tout à fait consciente de ce qu’elle faisait.
Le verdict condamne, mais pas totalement
Mais finalement, le verdict du jury est plus nuancé que l’on pouvait s’y attendre. En effet, Holmes n’a été condamné qu’à 3 chefs d’accusation sur les 11 qui planaient au-dessus de sa tête. Reconnue coupable d’escroquerie, notamment de fraude envers les investisseurs, mais elle a été acquittée pour escroquerie envers ses patients.
De son côté Elisabeth Holmes a déclaré qu’elle allait faire appel de cette condamnation, elle qui risque jusqu’à 80 ans de prison ferme selon les textes de lois américaines. Mais les experts juridiques s’accordent pour dire qu’elle ne devrait pas recevoir une peine supérieure à 15 ans. Bien qu’elle ait reconnu avoir fait des erreurs, et avoir des regrets, Elisabeth Holmes s’est montrée très sûre d’elle à la barre.
Convaincante et authentique, elle semble persuadée que son procédé d’examen du sang peut fonctionner dans le futur. « Nous étions proches du but… puis tout s’effondre », a-t-elle confié à la barre plusieurs fois. Alors que le dénouement de cette folle histoire ne sera pas connu dans l’immédiat, Hollywood s’est déjà emparé de l’affaire, et c’est Jennifer Lawrence qui aura le rôle principal.
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