Trois mille milliards de dollars. C’est le chiffre à peine concevable qu’a atteint la capitalisation boursière d’Apple le 3 janvier; elle devient la toute première entreprise au monde à dépasser ce cap symbolique, deux ans à peine après avoir dépassé le seuil des mille milliards.
Ce passage au-dessus de la barre des 3000 a cependant été de courte durée. Il n’a été franchi que pendant quelques secondes, lorsque la valeur de l’action Apple a atteint 182,19 $. Elle est depuis repassée sous cette barre; à l’heure où ces lignes sont écrites, l’action Apple vaut désormais 182,01 $. Mais ce n’est probablement qu’une question de temps avant que la firme ne s’installe durablement dans son nouveau royaume.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a que très peu de prétendants susceptibles de venir l’y rejoindre dans un futur proche. À l’heure actuelle, seules cinq autres entreprises ont dépassé le fameux cap du “trillion” dans l’échelle courte utilisée par les États-Unis. Microsoft, seule autre entreprise à avoir dépassé les 2500 milliards, s’installe fermement en 2e position. Elle est suivie de près par l’incontournable Alphabet, maison-mère de Google, puis par le conglomérat pétrolier Saudi Aramco, Amazon, et enfin Tesla.
Un duel au sommet entre Tesla et Apple ?
C’est vraisemblablement cette dernière qui mettra le prochain coup de pied dans cette grande fourmilière. Cela fait d’ailleurs partie des objectifs revendiqués par Elon Musk, qui espère bien voir son entreprise ravir la première place à Apple dans un futur pas si lointain. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est ça ne sera pas de la tarte de griller la politesse à la Pomme.
En effet, les deux entreprises fonctionnent selon des modèles diamétralement opposés. Elon Musk propose sa marque à grands coups d’innovation tous azimuts, parfois au risque d’en faire trop. En substance, le milliardaire aime jouer gros pour gagner gros; une philosophie qui lui a largement souri jusqu’ici, mais qui continue de comporter un certain nombre de risques.
A l’opposé, Apple a posé des fondations extrêmement solides. Depuis la sortie de l’iPhone original, et continue depuis de construire sur des bases strictement identiques. La marque est aujourd’hui tellement bien implantée qu’elle fait presque partie des “valeurs refuges”, ces actifs considérés comme tellement stables que leur valeur n’a quasiment aucune chance de régresser, comme l’or. Que ce soit avec ses iPhones qui continuent de faire un carton chaque année ou avec les marges exceptionnelles générée par l’App Store, la météo économique va vraisemblablement rester radieuse pour la firme de Cupertino.
Que Tesla finisse ou non par dépasser Apple, Tim Cook et ses troupes peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Tant que l’image de marque d’Apple demeurera intacte, son capital continuera vraisemblablement de flamber pendant de nombreuses années, même en l’absence d’innovation absolument majeure. Il sera néanmoins intéressant d’observer laquelle de ces deux philosophies finira par s’imposer, à moins qu’un trublion inattendu ne vienne jouer les fauteurs de trouble en cours de route.
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