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Le MIT veut explorer la Lune avec une soucoupe volante à lévitation

Oubliez les rovers et leurs vulgaires roues; le MIT aimerait révolutionner l’exploration spatiale avec une soucoupe volante capable de léviter sans effort à la surface d’un corps céleste.

Coqueluche incontournable de la science-fiction kitsch du siècle dernier, le concept de la soucoupe volante a pris du plomb dans l’aile ces dernières années. Mais ces engins ont beau être passés de mode, cela ne signifie pas pour autant que le concept n’a plus d’intérêt, et ceux qui affirment le contraire risquent de s’attirer les foudres du MIT. La prestigieuse institution travaille en effet sur un engin basé sur ce concept, avec l’objectif de développer une nouvelle génération de véhicules pour l’exploration spatiale.

En substance, ce concept ressemble à un pancake truffé de technologie futuriste qui pourra “léviter” au-dessus du sol d’autres planètes, même en l’absence totale d’atmosphère. Car contrairement à Mars, de nombreux corps célestes ne disposent pas d’une atmosphère suffisamment dense pour espérer y voler. En l’état actuel de nos connaissances, il est donc inenvisageable d’y envoyer un cousin d’Ingenuity, le petit drone martien qui tient compagnie à Perseverance sur la Planète Rouge. Pour y parvenir, les chercheurs du MIT cherchent à adapter un autre mode de propulsion qui exploite le rayonnement du soleil.

Une soucoupe en lévitation

Même s’il s’agit techniquement d’énergie solaire, ce concept n’a pas grand-chose à voir avec les cellules photovoltaïques de nos panneaux solaires; il se base sur un concept totalement différent, à savoir la propulsion ionique. Elle se base sur un stock de sels fondus qui, une fois soumis à une charge électrique comme celle produite par l’impact des vents solaires, se met à cracher des ions avec une force certes très limitée, mais suffisante pour propulser un engin dans le vide de l’espace.

C’est une technologie de faible puissance, mais incroyablement efficace. “Ce type de propulsion ionique utilise très peu de puissance pour générer un voltage très important”, explique l’ingénieur Paulo Lozano, une sommité de l’exploration spatiale qui a participé à la réalisation du concept il y a des années. “Il en faut si peu qu’on pourrait presque le faire “gratuitement””, insiste-t-il.

On utilise habituellement cette technologie pour envoyer des sondes vers les confins du cosmos. Désormais, le MIT cherche à adapter ce concept à un environnement planétaire, et donc en présence de gravité. Une conversion très compliquée sur le plan technique; mais les premiers tests se sont apparemment avérés assez concluants. L’équipe de Lozano est parvenue à faire léviter un petit engin d’une soixantaine de grammes grâce à cette technologie.

Un concept complexe, mais immensément prometteur

Ce test confirme la faisabilité théorique qui avait été suggérée par les leurs modèles mathématiques. Ils vont désormais devoir trouver comment l’adapter à un engin suffisamment volumineux pour embarquer des instruments scientifiques et des moyens de communication. Une tâche qui s’annonce ardue, mais le jeu en vaut la chandelle; cela constituerait une avancée colossale, sachant que le vol (en particulier semi-stationnaire) est une activité extrêmement énergivore.

De plus, un engin de ce type serait une véritable bénédiction pour les explorateurs de l’espace. Car se mouvoir sur ces terrains inconnus et parfois difficilement praticables n’a rien de trivial. Cela impose aux chercheurs de prévoir chaque manœuvre avec une grande minutie pour protéger les roues et le reste du système de locomotion. Et il ne s’”agit pas d’excès de zèle, mais d’une question de vie ou de mort pour la mission, puisque la moindre défaillance à ce niveau pourrait clouer l’engin au sol pour l’éternité.

Pour remédier à ce problème, les chercheurs développent des systèmes toujours plus fiables et résistants… mais l’idéal serait peut-être de s’en débarrasser complètement. “

“Avec un rover en lévitation, nous n’aurions plus besoin de nous inquiéter des pièces mobiles”, explique Lozano. “Sur un astéroïde, le terrain peut être très escarpé. Mais tant que vous avez un mécanisme qui permet à un rover de continuer à flotter, vous pourriez vous aventurer dans des zones inexplorées ”, explique-t-il. Cela permettrait également de diminuer significativement le temps de préparation des manoeuvres de transfert et d’évitement. De quoi accélérer massivement l’exploration de ces corps célestes, et par conséquent la découverte des mystères qu’ils recèlent. N’en déplaise aux auteurs du siècle dernier, les soucoupes volantes ne sont pas réservées aux aliens !

Le texte de l’étude est disponible ici.

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Source : MIT

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