Comme chaque année, le site gamesindustry.biz a dévoilé sa compilation des chiffres clés de l’industrie du jeu vidéo. L’occasion de se pencher un peu sur les titres qui ont fait vibrer les joueurs en 2021, mais aussi sur les habitudes de ces derniers et sur la couverture de la presse.
Le rapport révèle que les revenus du secteur ont progressé de 1,4% pour dépasser les 180 milliards de dollars. Pour illustrer ce chiffre impressionnant, on remarque par exemple qu’il dépasse le PIB du Qatar (chiffres de 2017) ! En revanche, la statistique la plus intéressante est certainement la répartition des différentes plateformes.
En termes strictement financiers, certains seront probablement surpris d’apprendre que le support qui a rapporté le plus d’argent en 2021 n’est pas la PlayStation 5, ni la Xbox Series X/S, ni même ce bon vieux PC. Ce sont les jeux classifiés comme “mobiles” (smartphone, tablette, browser) qui dominent le classement de la tête et des épaules. Ils ont généré à eux seuls plus de 93 milliards de dollars, soit 52% du total. Pour la toute première fois, le jeu mobile représente donc plus de la moitié du marché du jeu vidéo. Un cap symbolique, mais qui en dit long sur l’évolution de nos habitudes de consommation.
Les smartphones dominent
Ce chiffre n’est finalement pas si surprenant, sachant que les jeux mobiles sont une plateforme idéale pour soutirer des sommes considérables aux joueurs à grands coups de tactiques retorses et de microtransactions. Mais il y a d’autres explications à ce phénomène. On peut par exemple citer l’explosion du marché indien, qui se transforme progressivement en nouvel eldorado de la tech. C’est particulièrement vrai pour l’industrie des smartphones qui représentent 45% du marché mondial des jeux mobiles; ils s’y vendent comme des petits pains. Résultat : le pays domine outrageusement le nombre de téléchargements, avec plus de 9 milliards de jeux mobiles téléchargés en 2021.
Parmi ces jeux mobiles, c’est Garena Free Fire qui tire le gros lot avec 229,8 millions de téléchargement. Il est suivi de près par Subway Surfers (180,7 millions), PUBG Mobile (127 millions). Le top 5 est complété par Bridge Racer et Roblox, avec respectivement 166,3 millions et 158,7 millions de téléchargements.
On retrouve d’ailleurs certains de ces jeux dans un autre classement : celui des jeux mobiles les plus rentables. Honor of Kings et PUBG Mobile, au coude à coude avec 2,8 milliards de dollars de revenus, se disputent ainsi la première place. Genshin Impact et Roblox arrivent loin derrière, avec respectivement 1,8 et 1,3 milliards de dollars. On note aussi que les États-Unis sont le marché numéro un pour les jeux mobiles, avec 23,8 milliards de dollars. Une donnée qui semble confirmer l’importance des microtransactions.
Les supports physiques continuent de reculer
Autre information intéressante, mais nettement plus prévisible; on constate à nouveau un recul des formats physiques au profit des jeux dématérialisés. À l’échelle globale, ces derniers ne représentent plus que 6,6% des ventes. Une tendance particulièrement visible sur PC, où les plateformes comme Steam canalisent 98,9% du marché. Seules les consoles font encore de la résistance, avec 22,7% des jeux vendus sous forme de bonnes vieilles galettes.
On remarque aussi quelques éléments plus anecdotiques, mais néanmoins intéressants. On apprend par exemple que le trailer le plus regardé de l’année est la première bande-annonce de Battlefield 2042, qui totalise presque 22 millions de vues. La bande-annonce qui détaille le gameplay est aussi en quinzième position de ce même classement. Le naufrage de DICE était également le troisième jeu le plus recherché sur Google, derrière FIFA 22 et… PopCat, un clicker game qui a bénéficié d’un buzz incompréhensible.
Enfin, dans une conclusion aux airs de pied de nez, le rapport fait aussi allusion aux accusations de harcèlement sexuel qui ont gangréné cette industrie tout au long de l’année. On remarque une mention discrète au “nombre de PDGs de Riot Games et Ubisoft et Activision Blizzard qui ont démissionné suite aux problèmes culturels massifs qui ont proliféré sous leur supervision”, à savoir… zéro. Le rapport complet est disponible à cette adresse.
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