Plusieurs employées accusent Tesla et SpaceX d’entretenir une culture du harcèlement

Sur le mois dernier, huit femmes ont porté plainte contre Tesla, le célèbre fabricant de véhicules électriques. Elles affirment que l’entreprise n’aurait rien fait pour lutter contre une culture nauséabonde de harcèlement sexuel qui serait apparemment bien implantée dans l’entreprise. La situation serait comparable du côté de SpaceX, qui fait l’objet de cinq assignations en justice.

Toutes dressent un tableau relativement similaire. Par l’intermédiaire de leur avocat, toutes ces femmes expliquent ainsi avoir été régulièrement lorgnées, sifflées, ou encore touchées ou interpellées de façon inappropriée. À force d’être sujettes à des comportements déplacés récurrents, la plupart d’entre elles ont tout simplement préféré quitter le navire.

Une ambiance électrique et un patron en roue libre

Toutes accusent l’entreprise d’avoir été bien trop laxiste vis-à-vis des auteurs de ce harcèlement. L’une d’entre elles, Eden Mederos, explique aussi qu’une partie de ce climat nauséabond serait directement lié à Elon Musk lui-même. Elle fait notamment référence à certains tweets du fondateur.

https://twitter.com/elonmusk/status/1106063248581894144

Lors de l’annonce de la Tesla Model Y, il avait par exemple publié le tweet “S3XY”. Ce trait d’humour censé illustrer la beauté du véhicule avec un acronyme des différents modèles de Tesla avait beaucoup fait rire la toile… mais apparemment, il a aussi désinhibé certains employés masculins de Tesla, qui se seraient alors senti pousser des ailes. “Les techniciens étaient encore pires” après cet incident, explique Mederos.

Certes, le lien est ténu; mais il faut bien admettre que le milliardaire n’en est pas à son coup d’essai; il tweete parfois des messages ambigus contenant des références sexuelles comme le chiffre 69. Il est extrêmement difficile de juger à quel point cela a pu encourager les comportements sexistes des employés; mais ce qui est sûr, c’est qu’on a vu mieux en termes d’exemplarité de la part d’un milliardaire fraîchement élu Personnalité de l’année.

Le plafond de verre tient bon chez SpaceX

Ashley Kosak, ancienne ingénieure qui fait partie des plaignantes dans l’affaire SpaceX, s’est exprimée de son côté dans les colonnes de Lioness; un choix de ce média pas anodin, sachant qu’il s’agit de la même plateforme qui avait déjà relayé les accusations similaires à formulées à l’encontre de Blue Origin il y a quelques semaines.

Elle y décrit un environnement “tellement gangréné par le sexisme que le seul remède est d’en partir”. Comme les autres plaignantes, elle explique que les ressources humaines sont non seulement restées sourdes à ses appels à l’aide. Elle affirme également qu’elles l’ont même accusée d’être aveuglée par des “biais racistes et sexistes”.

“Ils m’ont dit que ce genre de faits était trop sensible et privé pour pouvoir en discuter ouvertement avec la personne”, s’indigne-t-elle dans une interview à Lioness. “En tant qu’organisation, SpaceX met en avant sa mission par-dessus tout, au détriment du bien-être des employés”, explique-t-elle. “Je n’ai jamais vu personne entreprendre la moindre action constructive envers les auteurs de ce harcèlement sexuel”.

Le site The Verge est entré en contact avec plusieurs autres anciennes employées ou stagiaires de SpaceX. Parmi les témoignages recueillis, plusieurs de ces femmes semblent effectivement apporter leur soutien aux plaignantes. D’anciennes employées estiment effectivement qu’elles ont été stoppées nettes dans leur ascension après avoir dénoncé les agissements de certains collègues. Trois stagiaires estiment également avoir été privées d’embauche pour ces mêmes raisons. Si les fusées de SpaceX promettent d’emmener l’humanité toujours plus haut, ce n’est manifestement pas le cas pour les carrières de ses employées.

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