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Pornhub, Tukif, Xhamster… profitez-en, ces sites risquent de fermer dans quelques jours

Le régulateur des bonnes mœurs du PAF et des Internets vient de poser un ultimatum à cinq sites pornographiques parmi les plus populaires de l’Hexagone, qui sont menacés de fermeture sous quinze jours.

L’étau se resserre autour des sites pornographiques. Ce lundi 13 décembre, cinq plateformes parmi les plus populaires en France ont été mises en demeure par le CSA, qui menace de bloquer leur accès dans l’Hexagone après une décision de justice. Seule échappatoire pour Pornhub, Tukif, Xhamster, Xvideos et Xnxx, proposer un contrôle plus strict sur l’accès de leur contenu à des mineurs. L’unique bannière actuellement proposée à l’ouverture des plateformes, et demandant la majorité de l’internaute, est en effet jugée insuffisante par le gendarme français.

Après une longue délibération, le verdict est finalement tombé : les sites pornographiques devront proposer un meilleur contrôle de l’âge des internautes, sous peine de ne plus être disponibles en France. “Un mineur, et en particulier un enfant qui se retrouve devant des contenus inadaptés, tels que les contenus pornographiques, peut être durablement, et a minima, choqué”, tempête le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel au micro de l’AFP, qui en appelle désormais à “la responsabilité des opérateurs, qui se doivent de mettre en place les dispositifs nécessaires pour empêcher l’accès des mineurs à leurs contenus”.

Pas si simple

Légalement, le Code pénal interdit d’exposer des mineurs à des contenus pornographiques. La loi du 30 juillet 2020 précise cependant que ces poursuites pénales peuvent être évitées, du moment que les sociétés incriminées (ici, les sites pour adultes) se contentent de demander aux internautes s’ils sont majeurs avant d’accéder à leurs contenus. Il faut dire qu’à ce jour, aucune solution n’existe réellement pour vérifier l’âge d’un internaute avec fiabilité et précision, sans qu’elle n’implique un partage de données personnelles et sensibles.

Plusieurs pistes ont cependant été explorées par le CSA, comme le contrôle d’un document d’identité, la reconnaissance faciale, ou l’empreinte de carte bancaire. Bien que potentiellement efficaces, tous ces dispositifs nécessitent en réalité d’énormes investissements financiers, le risque d’importantes fuites de données, et surtout l’impossibilité de savoir réellement qui se cache derrière un scan de passeport ou une carte bancaire. Jusqu’à présent, les sites concernés espéraient pouvoir travailler en collaboration avec le CSA pour que ce dernier leur fournisse des solutions viables. Dommage pour eux, ce ne sera finalement pas le cas. L’instance leur laisse encore quinze jours pour réussir à trouver une solution viable.

Le CSA va-t-il interdire le porno ?

Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 30 juillet 2020 sur les violences conjugales, le CSA possède le droit de saisir le président du tribunal judiciaire pour faire bloquer certains sites internet. La décision récemment prononcée contre les grands noms de l’industrie pornographique remonte à la fin du mois de novembre dernier, lorsque trois associations de protection de l’enfance (l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, l’Union nationale des associations familiales et le Conseil français des associations pour les droits de l’enfant) ont conjointement saisi le CSA sur le sujet.

En demandant à Pornhub et consorts de mieux contrôler l’âge de leurs visiteurs, le CSA sait qu’il s’attaque possiblement à toute l’industrie de la pornographie mainstream gratuite. Une décision qui pourrait impacter les sites concernés, mais pas seulement, et remettre en cause la légalité même de la pornographie en ligne dans notre pays. De leur côté, les associations plaignantes se sont dites “très contentes de cette initiative du CSA et confiantes que cela puisse aboutir. Il est important de mettre sous pression les sites pornographiques pour qu’ils ne puissent pas continuer à ne pas respecter le cadre légal de l’industrie qu’ils ont choisie”, rapporte l’AFP.

Avec des entreprises respectivement établies à Chypre (pour Pornhub et Xhamster), au Portugal (Tukif) et en République Tchèque (Xvideos et Xnxx), les cinq dernières entreprises dans le viseur du CSA figurent toutes, à l’exception de Tukif, au classement des 50 sites les plus consultés de France, rapporte le site de mesure d’audience SimilarWeb.

Si les plateformes incriminées ne trouvent aucune solution d’ici quinze jours, le CSA sera légalement en droit de contraindre les FAI à bloquer les accès aux sites pour rediriger les internautes vers un message d’information hébergé par le CSA. Une modification DNS qui ne serait pas sans faille : en plus de pouvoir être facilement contournée, elle pourrait aussi provoquer malgré elle une sérieuse attaque par déni de service sur le site du gendarme français (le site devient inaccessible, car submergé par un trop grand nombre de demandes de connexion), sans doute peu habitué à recevoir autant de visites.

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Source : CSA

8 commentaires
  1. Ils vont pas fermer il y a tellement de solution de contournement qui existent. changement de DNS, VPN, ouvrir un nouveau domaine (quelques dizaine d’euros pour le site en question) …
    La seule solution c’est de donner les outils et former les parents, surtout que c’est loin d’être les seuls contenus qu’il faudrait bannir quand on voit certaine chaine youtube, tiktok et compagnie, certes ce n’est pas pornographique mais ce n’est pas forcément bien mieux…

  2. Solution viable depuis des années mais non mise en place, la possibilité d’une black list de site inaccessible avec droit accès et restriction sur les box ou sur l’administration du compte principal.

  3. Surtout qu ils arrêtent de tenter de tout censurer cette bande de coincés. Le porno de c+ c est nickel mais pornhub c est tabou.
    De toute façon si un ado aux hormones en ébullition veut se mater comment planquer une moissonneuse ds un croupion il le verra.

    Vive le moyen âge…

  4. On veut interdire le porno mais on laisse la violence et d’autres horreurs accessibles aux mineurs ! Deux poids deux mesures.

  5. S’il est vrai que le porno représente un véritable danger pour les enfants, ce n’est effectivement pas le seul.
    La solution passe par plusieurs voies: le rôle des parents , mais aussi celui des opérateurs.
    Autoriser l’accès sur telle ou telle adresse ip, ou bien l’interdire. Pourquoi pas utiliser le code parental ?
    Bien d’autres solutions sont certainement possibles, mais encore faut-il les proposer…

Les commentaires sont fermés.

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