C’est un rituel bien huilé chez l’Oncle Sam : chaque année, le prestigieux magazine Times désigne une célébrité comme “Personnalité de l’année”, et chaque année, chacun a son avis sur la sélection du journal. Pour succéder à Joe Biden et Kamala Harris, vainqueurs l’année dernière, c’est le très clivant Elon Musk qui a été choisi.
Le journal explique que ce titre est accordé à la “personne qui incarne ce qui était important cette année, pour le meilleur et pour le pire”. Et quoi que l’on pense du fondateur de Tesla, il faut admettre que cette description lui correspond plutôt bien. Ce choix n’est d’ailleurs pas étonnant, tant le sulfureux milliardaire a occupé le terrain médiatique cette année. « La personnalité de l’année est un marqueur d’influence », écrit dans un éditorial le rédacteur en chef du Time, Edward Felsenthal. « Peu d’individus ont autant d’influence que M. Musk sur la vie sur Terre et potentiellement aussi sur la vie en dehors de la Terre. »
Le culte de l’innovation
Une référence directe à son statut de fondateur de SpaceX et de Tesla, deux véritables titans industriels qui ont déjà changé la face de notre planète et vont vraisemblablement continuer à le faire pendant de longues années, grâce à une vraie culture de l’innovation à marche forcée. Un avant-gardisme qui lui a permis de grimper l’échelle des milliardaires encore plus vite que ses fusées ne traversent l’atmosphère; sa fortune est aujourd’hui estimée à plus de 250 milliards.
Les deux entreprises dominent aujourd’hui toutes les deux leurs segments respectifs (les véhicules électriques et l’aérospatiale privée) de la tête et des épaules. Tesla vaut aujourd’hui plus de six mille milliards de dollars, et la part de marché de ses véhicules futuristes continue de grandir chaque jour. SpaceX, de son côté, enchaîne les missions prestigieuses et va même participer activement au retour de l’Homme sur la Lune en 2025.
Et son influence ne s’arrête pas à l’espace et aux voitures électriques. Les entreprises de Musk travaillent aussi dans d’autres domaines d’avenir comme la robotique avec son TeslaBot, le solaire avec SolarCity, les neurosciences avec NeuraLink, ou encore la mobilité urbaine avec ses HyperLoops. Un écosystème technologique et industriel déjà tentaculaire, mais qui pourrait bien n’en être qu’à ses balbutiements.
Un artiste de la polémique
Mais ce succès ne suffit pas à expliquer l’influence de Musk; il faut aller chercher du côté de sa réputation. Ce dernier ne correspond en rien à l’archétype des milliardaires traditionnels, qui restent habituellement assez mesurés et prudents par peur de faire peur aux investisseurs. Chez lui, c’est tout l’inverse. Entre ses élucubrations sur Twitter, son idée de bombarder Mars pour y faire déménager l’humanité, sa voiture dans l’espace, son duel d’ego avec Jeff Bezos, son amour pour les cryptomonnaies, ses lance-flammes, ses échanges avec l’ONU sur la faim dans le monde ou encore son positionnement sur l’IA ou la question des subventions, ça serait un euphémisme de dire que Musk a le goût de la provocation.
Celui que le Time désigne comme “clown, génie, maître d’œuvre, visionnaire, industriel, showman et goujat” n’a donc pas fini de remuer la marmite médiatique à grands coups de fusées, de voitures électriques et de positionnements polémiques. Rendez-vous dans une dizaine d’années pour voir si la personnalité de l’année 2021 aura réussi à réaliser ses rêves les plus fous.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
