Le crapaud-buffle fait sûrement partie des amphibiens les plus impressionnants qu’il soit permis de voir. Si rien qu’à le dévisager sa présence vous impressionne, les prochaines lignes ne vont pas vous plaire. En effet ce crapaud fait partie des plus venimeux qui existent sur cette Terre, et il est en train de tout simplement envahir Taïwan.
Originaire d’Amérique centrale et du Sud, il s’agit d’une espèce qui se faufile très bien, malgré sa grande taille, dans les soutes des navires, et une fois arrivée à destination, sans prédateurs naturels, le crapaud buffle va se développer et faire grandir sa population, loin des contraintes des denses jungles d’Amérique.
C’est ainsi que cette espèce a envahi l’archipel des Caraïbes au cours du XXe siècle, jusqu’à devenir un animal emblématique des îles. Parfois amené par l’Homme sur certains territoires, pour venir faire office de prédateur à des espèces qui n’en ont pas, le crapaud-buffle peut aujourd’hui être retrouvé aussi bien en Australie qu’en Asie du Sud Est, et notamment sur la petite île de Taïwan, en mer de Chine, où sa présence commence à poser plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Une espèce extrêmement invasive
Selon le Invasives Species Specialist Group, le crapaud-buffle fait partie des 100 pires espèces. La population est capable de se multiplier en un temps record, et les animaux sont très difficiles à éliminer, ce qui rend l’évolution de leur nombre le plus souvent exponentielle. Si vous ajoutez à ça une espérance de vie de 10 à 15 ans à l’état sauvage et des pontes d’environ 30 000 œufs (environ 0,5 % des têtards arrivent à l’âge adulte), vous comprenez vite pourquoi les crapauds-buffles sont en train de tout envahir.
Alors sur l’île de Taïwan, c’est le branle-bas de combat depuis quelques jours. Ces crapauds qui peuvent mesurer jusqu’à 10 centimètres sont très bien vus par la population sur l’île. Vus par certains comme de véritables animaux de compagnie, ils sont également très enviés pour leur hypothétique vertu selon la médecine traditionnelle. C’est sûrement ces croyances qui ont ramené ces crapauds dans le pays.
Car depuis 2016, aussi bien pour des questions de surpopulation que d’hygiène l’importation de ces animaux avait été interdite sans condition, laissant la porte ouverte au marché noir, qui n’a pas hésité pour sauter sur l’occasion.
Une toxicité réelle
Nous vous le disions au début de cet article, les crapauds-buffles sont des animaux venimeux. S’ils font pâle figure à côté des araignées ou des serpents aux venins surpuissants, ces crapauds disposent de nombreuses glandes parotides dans la nuque et le dos. Ces dernières peuvent sécréter de la bufotoxine en cas de danger.
Une substance que le gouvernement australien juge tout aussi dangereuse que l’héroïne, en tant que drogue de classe 1. Pour les humains les risques sont rares. En effet, si quelques cas de décès ont déjà été recensés dans l’histoire, c’était toujours après avoir mangé un de ces crapauds. Une pratique courante dans l’Amérique précolombienne, mais qui a depuis disparu.
En ce qui concerne les infections cutanées, les plus graves cas présentent des hallucinations ou encore des malaises, mais l’effet du poison se dissipe très vite, en environ une heure.
Si pour l’homme le danger est donc limité, il n’en est pas de même pour le reste du monde animal, beaucoup moins bien protégé que nous de ce genre de toxines. La bufoténine, qui est le principe actif est capable de tuer des animaux d’assez grandes tailles comme des chiens ou des chats.
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est-ce que c’est bon si on enlève leurs glandes et peau ?