Dans des travaux repérés par Gizmodo, des paléontologues espagnols ont analysé différents jeux d’empreintes de dinosaures pour tenter d’estimer leur vitesse de course
Il est bien connu que les fossiles constituent des fenêtres directes sur un passé lointain, et qu’ils renferment parfois des éléments d’une valeur scientifique inestimable. Cela passe évidemment par leur forme, qui regorge d’informations. Le nombre d’appendices, le type de surface, ou encore présence ou absence de griffes sont autant d’indices qui permettent d’en savoir plus sur la taille, le poids ou encore le régime alimentaire de la bête.
Mais les informations qu’ils recèlent ne sont pas seulement morphologiques. En effet, les empreintes sont aussi des produits directs de l’interaction entre un être vivant et son environnement. À ce titre, les paléontologues peuvent aussi en déduire tout un tas de détails fonctionnels comme la vitesse de course.
Pour y parvenir, les chercheurs ont commencé par identifier les dinosaures à l’origine de ces traces. Ils les ont reliées aux Théropodes, un sous-groupe des dinosaures. Certains d’entre eux sont aujourd’hui devenus des oiseaux au fil de l’évolution; mais il y a 120 millions d’années, soit l’âge de ces fossiles, ce groupe contenait surtout de redoutables bipèdes carnivores comme le célèbre Velociraptor ou le terrible Tyrannosaurus.
Une fois l’espèce identifiée, ils ont pu en estimer la taille et le poids à partir de la taille de l’empreinte; en l’occurrence, ces spécimens mesuraient environ 2m de haut pour 4 à 5m de long. Connaissant ces informations, ils n’ont eu qu’à mesurer l’espacement entre les différentes empreintes pour estimer sa vitesse de course, qui dépassait apparemment les 45km/h !
Plus rapides et endurants qu’Usain Bolt
Pour remettre ce chiffre en perspective, ce n’est pas tout à fait le record absolu jamais calculé chez des dinosaures, mais ils couraient tout de même plus vite que les 44,72km/h enregistrés par Usain Bolt lors de son historique record du monde sur 100m. Autant dire que ces dinosaures auraient été très difficiles à distancer. C’est d’autant plus vrai qu’ils étaient capables de maintenir cette vitesse sur des distances et des durées inenvisageables pour un athlète humain. Une mauvaise nouvelle pour les paisibles herbivores ou voyageurs temporels qui tomberaient nez à nez avec, sachant qu’il s’agissait selon toute vraisemblance des carnassiers !
Autre point inquiétant pour les proies potentielles : malgré cette vitesse de pointe impressionnante, ces animaux qui pesaient potentiellement plusieurs centaines de kilos restaient tout de même très agiles sur leurs jambes. Le papier de recherche précise que les chercheurs ont trouvé des traces d’accélération constante et régulière qui fonctionne très bien sur des longues distances, mais aussi des signes d’accélération extrêmement brutale, probablement pour prendre des proies par surprise.
La vitesse de ces dinosaures n’étonne cependant pas les chercheurs. Aujourd’hui, certains des oiseaux actuels, qui en sont les lointains descendants, ont conservé certaines des caractéristiques qui leur permettent de courir aussi vite. C’est notamment le cas des autruches, qui ont même poussé le concept encore plus loin après des millions d’années d’évolution; ces gros volatiles peuvent aujourd’hui atteindre les 70km/h. Heureusement qu’elles ont changé de régime alimentaire entre temps, ou certaines plaines africaines pourraient encore avoir des airs de Jurassic Park !
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